Le ramassage et le traitement des algues vertes doivent être effectués aussi précocement que possible pour prévenir les risques pour la santé, recommande l'Agence nationale française de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans un avis et un rapport d'expertise publié le 7 juillet.

Le phénomène des échouages massifs d'algues vertes sur le littoral français, limité il y a 30 ans, a pris de l'ampleur, touchant notamment les côtes du Cotentin et des Charentes, mais de façon plus importante la Bretagne. Une fois échouées sur les plages, ces dépôts massifs d'algues entraînent des dégagements importants de gaz dangereux lors de leur putréfaction.

L'Anses recommande:

  • que le ramassage, le transport et la prise en charge des algues dans les centres de traitement se fassent dans un délai ne dépassant pas les 48 heures après échouage;
  • de privilégier un ramassage mécanique et préconise le balisage des chantiers de ramassage afin de limiter au maximum l'exposition du public;
  • qu'une information soit mise à disposition du public pour certaines zones d'échouage inaccessibles pour le ramassage et constituant des zones à risques.

Concernant les professionnels impliqués dans le processus de ramassage-transport-traitement, l'agence recommande le port d'un détecteur individuel portatif de sulfure d'hydrogène, une information et une formation adaptées et la consignation dans leur dossier médical de leurs expositions.

L’hydrogène sulfuré est toxique par inhalation : à un niveau de 1000 ppm (parties par million), « il peut être mortel en quelques minutes », selon un rapport de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), remis le 19 août 2009 au ministère de l’Ecologie (c’est cette valeur qui avait été mesurée sur la plage de Saint-Michel-en-Grève en Côtes-d’Armor où un cheval est mort en juillet 2009. Au-delà de 500 ppm, la dose peut être mortelle).

L’inhalation du gaz peut causer un œdème pulmonaire, entraîner une perte de conscience et la mort, rapportait alors le Parisien. Les symptômes de l’oedème pulmonaire ne se manifestent souvent qu’après quelques heures et sont aggravés par l’effort physique. A partir de 500 ppm, une rapide perte de connaissance est suivie d’un coma parfois convulsif accompagné de troubles respiratoires et de troubles du rythme cardiaque. Si l’exposition n’est pas interrompue, la mort survient rapidement. Mais à des concentrations supérieures à 1000 ppm (soit 0,10 % d’hydrogène sulfuré dans l’air), le décès survient de façon très rapide, en quelques minutes, résume Le Parisien.

Les algues bleu-vert (aussi appelées algues bleues) des lacs, qui défraient l'actualité estivale au Québec, sont un phénomène différent. Il s'agit de cyanobactéries.

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