Le Réseau Environnement Santé (RES) et Générations futures (GF), soutenus par trois députés, demandent que la dose journalière admissible (DJA) de l'aspartame soit invalidée. Selon le RES et GF, la DJA repose sur des études non publiées, introuvables et de qualité douteuse.
De nombreuses études tendent à montrer que la DJA ne protège pas la santé des consommateurs, et fait notamment courir aux femmes enceintes des risques d'accouchement prématuré. A chaque fois, leurs conclusions ne sont pas jugées assez scientifiques par les autorités sanitaires françaises et européennes. A contrario, le RES a décidé de demander à celles-ci de prouver que les études initiales, à la base de la DJA étaient scientifiques.
L'agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) a admis, dans un courrier à des responsables du RES, ne pas disposer des études ayant servi à déterminer l'actuelle DJA de l'édulcorant. Selon le RES, l'Efsa s'est basée sur la décision de Food and Drug Administration (FDA), l'autorité américaine, reposant elle-même sur des études qui n'auraient pas été faites selon les règles.
- Dans un article parue sur Rue89, le 27 juin, la journaliste Colette Roos rapporte, suite à l'enquête de Marie-Monique Robin « Notre poison quotidien », que l'aspartame développé par la firme Searle dont le patron était alors Donald Rumsfeld, le même qui a dirigé la guerre en Irak au côté de George Bush, a été homologué peu après l'arrivée au pouvoir de son ami Ronald Reagan.
« Une décision purement politique », tranche Marie-Monique Robin: « Tous les toxicologues de la FDA concluaient que ce produit était potentiellement cancérigène. Et par enchantement, après l'élection de Reagan, l'aspartame a été autorisé. Mais les études étaient toujours aussi contestables », comme le montre notamment le témoignage de la scientifique Jacqueline Verret auprès du sénat américain (voir le rapport du RES).
Par ailleurs, l'ONG CEO (Corporate Europe Observatory), indique le RES, a mis en évidence que 11 experts sur les 20 membres du comité additifs de l'EFSA étaient en situation de conflit d'intérêts selon les recommandations de l'OCDE.
Il s'agit d'un nouveau dysfonctionnement du système de sécurité sanitaire après le Mediator, a estimé le RES mercredi au cours d'une conférence de presse. Les agences de sécurité sanitaire ne remplissent pas leur mission, martèle André Cicolella, président du RES.
Le député PS Gérard Bapt, rapporteur de la mission Santé à la commission des Finances, a indiqué qu'il allait opérer un contrôle sur la façon dont l'Afssa (agence de sécurité sanitaire de l'alimentation, devenue l'Anses) a donné son accord pour une DJA sur la base d'un avis européen non documenté.
Reviser la DJA? Pour Marie-Monique Robin : « Les autorités cherchent à gagner du temps. Quand la stévia aura remplacé l'aspartame, la question gênera moins les industriels. » (Rue89)
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