La ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, et le ministre de la Santé, Yves Bolduc, ont annoncé des investissements de 300 000 $ sur 3 ans accordés à la Fondation de l'Hôpital général de Montréal pour un projet visant à mieux adapter les pratiques de hôpitaux aux personnes âgées. La culture hospitalière doit être changée pour éviter que les personnes âgées ne sortent des hôpitaux "plus diminuées qu'à leur arrivée" (Le Devoir).
Le projet s'articule autour de la création du Bureau de développement du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ami des aînés qui fera, entre autres, la promotion de programmes « Ami des aînés » dans les hôpitaux sous sa responsabilité.
Le Bureau coordonnera également "la création d'un programme de prévention du délirium et du déclin fonctionnel, c'est-à-dire une altération de l'état de conscience, de l'attention et des fonctions cognitives et perceptuelles". L'incidence de tels diagnostics chez les personnes de 70 ans et plus qui sont hospitalisées se situe entre 20 et 50 %.
Les études montrent qu'une hospitalisation non adaptée peut rapidement conduire la personne âgée à un état confusionnel aigu appelé delirium (dans 20 à 50 % des cas) et à des déclins fonctionnels (dans 30 % des cas) tels qu'incontinence, incapacité physique, confusion ou perte d'autonomie. "Sans approche adaptée, «on peut se retrouver avec des gens qui rentrent [à l'hôpital] malades, qui y deviennent très malades» et qui en ressortent diminués, a expliqué le ministre Bolduc dont les propos sont rapportés par Le Devoir.
Ces torts sont évitables, explique Dre Nadine Larente, directrice associée de la division de gériatrie du CUSM, «il est primordial de s'assurer qu'en opérant le cœur d'une personne on ne l'envoie pas dans un CHSLD parce qu'on n'a pas su éviter le delirium et le déficit fonctionnel». Deux ou trois gestes, rapporte Le Devoir, comme veiller à ce que la personne soit bien hydratée (un minimum qui n'est pas assuré actuellement, selon les explications rapportées par Cyberpresse) et alimentée, que sa douleur soit bien contrôlée, sa médication revue ou l'alitement minimisé ne suffiront pas, prévient-elle.
Tout le réseau bénéficiera des initiatives actuellement financées, considère le ministre qui rappelle que «5 % des gens consomment 50 % des services, et généralement ce sont des personnes âgées.»
Selon le ministre, tous les hôpitaux du Québec sont en train de travailler à l'adaptation des soins pour les aînés. Les instituts de gériatrie de Montréal et de Sherbrooke ont rendu public l'an dernier un rapport d'état des lieux qui a été remis à tous les hôpitaux avec la consigne du ministre de s'en inspirer.
Psychomédia avec sources: Gouvernement du Québec, Le Devoir, Cyberpresse
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