L'humidité excessive ou les moisissures seraient présentes dans plus du tiers des domiciles montréalais où vivent des enfants âgés de 6 mois à 12 ans, selon une étude rendue publique le 2 juin par la Direction de santé publique (DSP) de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal (ASSSM). Les données de l'étude ont été recueillies en 2006 auprès de 8 000 parents résidant sur l'île de Montréal.
« C’est probablement une sous-estimation sachant que les moisissures ne sont pas toujours visibles et que les ménages moins nantis, qui occupent généralement des logements en moins bonne condition, ont été moins nombreux à prendre part à l’étude », précise le Dr Louis Jacques, l’auteur principal de l'étude.
Les moisissures et l'humidité excessive (cette dernière favorisant aussi la prolifération d'acariens) seraient responsables, selon les chercheurs, de 26 % des cas d'infections respiratoires, 17 % des cas d'asthme et 14 % des cas de rhinite allergique hivernale chez les enfants.
Parmi une soixantaine d'autres facteurs de risque, les « deux autres facteurs les plus importants sur lesquels il est possible d'agir » se sont avérés être :
- l'exposition à la fumée de tabac qui serait responsables de 10 % des cas d'asthme, 7 % des cas d'infections respiratoires et 6 % de rhinite allergique hivernale ;
- l'absence d'allaitement maternel qui serait responsable de 11 % des cas d'asthme.
Le risque de souffrir d’une maladie respiratoire augmentait aussi significativement, si :
- l’enfant était en contact étroit avec d’autres enfants, notamment dans les services de garde ;
- il avait un faible poids à la naissance ;
- il y avait des coquerelles (blattes) à la maison (présentes
dans 4,5 % des domiciles où vivent des enfants) ;
- il était exposé à la pollution issue du transport et du chauffage au bois.
Par ailleurs, les souris et les rats seraient présents dans 6,1 % des domiciles où vivent des enfants. De nombreuses études antérieures confirment un lien entre ces rongeurs et les maladies respiratoires.
La Ville de Montréal doit agir plus promptement contre les propriétaires qui tardent à entretenir leurs immeubles, selon la porte-parole du Regroupement des comités logement et associations des locataires du Québec (RCLALQ), France Émond, dont les propos sont rapportés par Cyberpresse.
Après avoir avisé son propriétaire, le locataire aux prises avec un problème de moisissures peut contacter le Service des permis et inspections de la Ville de Montréal, qui envoie un avis de non-conformité au propriétaire, indique-t-elle. « Si le propriétaire ne fait rien dans un délai de 30 jours, la Ville peut envoyer un inspecteur. Or, ce dernier donne souvent une chance au propriétaire au lieu de lui remettre un constat d'infraction. »
Illustration : Étude sur la santé respiratoire des enfants montréalais
Psychomédia avec sources : Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, Le Devoir, Cyberpresse.
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