Le risque de décès n'est pas affecté seulement par le temps d'activité physique mais également, et de façon indépendante, par le temps passé assis, suggère une étude publiée dans le American Journal of Epidemiology
Alpa V. Patel et ses collègues de American Cancer Society ont analysé les données concernant 53 440 hommes et 69 776 femmes en bonne santé au début de l’étude qui ont été suivis pendant les 14 ans.
Les femmes qui passaient plus de 6 heures par jour en position assise étaient 37 % plus susceptibles de mourir au cours de cette période que celles qui passaient moins de 3 heures. Alors que les hommes qui passaient plus de 6 heures avaient un risque 18 % plus élevé. L'association demeurait pratiquement inchangée après ajustement pour le niveau d'activité physique et elle était plus marquée pour la mortalité par maladie cardiovasculaire que pour la mortalité par cancer.
Lorsque le temps en position assise était combiné avec un manque d'activité physique, l'association était plus forte. Les femmes et les hommes qui passaient plus de temps assis et étaient les moins actifs physiquement étaient respectivement 94% et 48% plus susceptibles de mourir comparativement à ceux qui étaient les plus actifs et passaient moins de temps assis.
Des études ont montré que le temps assis, indépendamment de l'activité physique, a d'importantes conséquences métaboliques, pouvant influencer des facteurs tels que les triglycérides, le cholestérol et la glycémie.
La réduction du temps assis pourrait améliorer les conséquences métaboliques de l'obésité, indiquent les auteurs. Les messages de santé publique devraient promouvoir non seulement l’activité physique mais aussi la réduction du temps passé assis, considèrent-ils. Se lever et marcher un peu pourrait être aussi important qu'atteindre un bon niveau d'activité physique.
Une étude publiée en janvier dernier dans l'European Heart Journal, menée avec 5000 personnes qui portaient un accéléromètre qui enregistrait leurs déplacements, montrait également qu'être assis pendant de longues périodes, même pour les personnes faisant beaucoup d'exercice autrement, était associé à de moins bons indicateurs de la fonction cardio-métabolique et de l'inflammation ainsi qu'à un plus grand surplus de poids. Mais même chez les personnes qui passaient le plus de temps assis, plus elles se levaient souvent, moins elles avaient de surpoids et d'indicateur d'inflammation (protéine c-réactive). L'étude suggérait que même des petits changements pourraient être bénéfiques, tels que se lever pour prendre des appels téléphoniques, marcher pour voir un collègue plutôt que de lui téléphoner ou lui envoyer un courriel, centraliser les poubelles et les imprimantes pour fournir des occasions de marcher.
Psychomédia avec sources: American Cancer Society, America Journal of Epidemiology
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