Une requête en Cour supérieure pour obtenir l'autorisation d'exercer un recours collectif en dommages et intérêts contre le gouvernement du Québec a été déposée lundi à Montréal, suite à la crise concernant la fiabilité des tests en pathologie déterminant le choix de traitement pour le cancer du sein.

La requérante, Mme Marianne Tonnelie, reproche à Québec d'avoir fait preuve d'une « négligence grossière en tolérant des lacunes manifestes dans les procédures suivies pour établir le traitement approprié suite à un diagnostic de cancer du sein ».

Elle allègue que le gouvernement n'a rien fait pour corriger la situation, même s'il savait depuis longtemps qu'il y avait des problèmes. En conséquence des milliers de femmes qui luttent contre le cancer du sein ignorent si elles reçoivent le traitement approprié.

Mme Tonnelier estime avoir vécu une «grande angoisse» et un «stress intense» après avoir appris que des tests pouvaient être erronés et en voyant qu'Info-Santé n'apportait aucune réponse satisfaisante à ses interrogations.

Elle demande que le gouvernement verse aux 2100 femmes pour lesquelles le résultat du test du marqueur biologique HER-2 ou du test pour les récepteurs hormonaux était négatif, une somme de 35000 $ pour les dommages subis, ce qui représenterait au minimum 73 millions de dollars. Mais, selon Me Bruce Johnston, l'un des avocats saisis du dossier, le recours ira au-delà et inclura des diagnostics qui sont antérieurs à avril 2008.

Le recours pourrait n'être autorisée que dans un an et s'il est autorisé, celui-ci pourrait ne connaître un dénouement que d'ici plusieurs années. Pour l'heure, le gouvernement doit signifier dans les 30 jours s'il conteste ou non la requête. Si le gouvernement décide de contester, il pourrait convenir qu'une compensation sera versée pour les membres du groupe visé, a expliqué Me Johnston.

Psychomédia avec sources:
Radio-Canada
Le Devoir