Un groupe de 35 médecins québécois réclame l'abandon du projet de réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2, située à Bécancour, en raison notamment des dangers pour la santé que représente cette centrale.
Des niveaux élevés d’eau radioactive se retrouvent dans l’eau souterraine et dans l’eau de résurgence en hiver, ainsi que dans le lait des vaches et dans des légumes de la région de Gentilly, rappelle le Dr. Éric Notebaert, à la tête de ce groupe.
Ce dernier est urgentologue, chercheur en toxicologie à l'Université de Montréal et président de Health Professionals for Global Survival, organisme membre de la coalition "Sortons le Québec du nucléaire".
Au Québec, expliquait le médecin dans une entrevue téléphonique, on tolère 7000 becquerels de radioactivité par litre d’eau, alors que les niveaux tolérés sont de 740 aux États-Unis, de 100 en Europe et de 15 en Californie.
Il mentionne deux études récentes qui ont démontré une incidence de cancers et surtout de leucémies particulièrement élevée en périphérie de plus de 136 centrales nucléaires dans le monde. Ces études sont des méta-analyses, c'est-à-dire des analyses de l'ensemble des recherches publiées sur le sujet.
La lettre souligne qu’il n’existe encore aucune solution adéquate et sécuritaire aux déchets nucléaires, à ce jour, nulle part dans le monde.
"Il serait de loin préférable d’investir dans les énergies renouvelables, beaucoup moins coûteuses et certainement plus sécuritaires sur les plans de la santé et de l’environnement", considèrent-ils.
Plusieurs organisations environnementales, dont Greenpeace et le Mouvement vert Mauricie, ont manifesté leur opposition au projet.
De leur côté, la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) et les élus municipaux de Bécancour ont salué le projet puisque la centrale nucléaire fournit du travail à plus de 800 personnes.
Selon le ministre québécois de la Santé, la centrale Gentilly-2 ne comporte aucun risque pour la santé publique.
Psychomédia avec sources:Vision durable, Radio-Canada