Cette augmentation des affections qui altèrent la fertilité masculine s'est produite en 50 ans, pendant lesquels des milliers de substances chimiques ont envahi notre quotidien.
Les études et les observations menées sur des animaux sont révélatrices: des grenouilles mâles exposées à des pesticides deviennent hermaphrodites, des alligators voient le taux de testostérone chuter, des populations de poissons dans les rivières et les estuaires se féminisent...
Nous sommes exposés dans notre quotidien à une variété de molécules chimiques contenues dans les objets en plastique, les cosmétiques, les emballages alimentaires, ... qui sont des perturbateurs endocriniens (qui agissent sur le système hormonal).
Il n'y a actuellement aucune législation qui tienne compte de l'interaction entre les différentes substances; on analyse toujours une seule molécule à la fois, constate le documentaire.
Ce serait la fréquence et la durée de l'exposition aux pesticides, phtalates, bisphénol A et autres substances introduites à faibles doses dans notre environnement qui seraient en cause.
La période fœtale serait primordiale à cause des conséquences irréversibles. Il serait essentiel, en priorité, de mieux protéger les femmes enceintes. Ainsi au Danemark, les femmes enceintes reçoivent des conseils afin de limiter leur exposition aux produits chimiques: utiliser le moins possible de cosmétiques, ne pas se colorer les cheveux, bannir les peintures et les produits en spray.
Les réalisateurs espèrent, notamment, que la directive Reach, la nouvelle législation européenne qui impose aux industriels de prouver l'innocuité de leurs produits, pourrait devenir "un tournant majeur dans la réglementation des produits chimiques".
Le documentaire sera suivi d'un débat avec la participation de Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'écologie; François Veillerette, président du Mouvement pour le droit et le respect des générations futures, une association française de lutte pour l'environnement; et le Professeur Andreas Kortenkamp, responsable du service de toxicologie de l'université de Londres.
Psychomédia avec sources:
Le Monde
Arte TV