Plusieurs femmes ignorent certains facteurs de risque du cancer du sein sur lesquels elles pourraient agir pour diminuer leurs risques, selon des experts de la Société française de sénologie et de pathologie mammaire qui vont se réunir, début novembre à La Baule, sur le thème «prévention du cancer du sein, mythe ou réalité?».
Certains de ces experts appellent à des campagnes grand public pour mieux prévenir cette maladie qui frappe 49000 nouvelles femmes chaque année en France et une femme sur sept au cours de sa vie. Ils se joignent ainsi à l'Académie de médecine qui, il y a quelques mois, a plaidé dans ce sens.
L'obésité doublerait le risque de cancer du sein. «L'obésité modifie le métabolisme des hormones sexuelles, explique le Pr Pierre-Marie Martin, et accroît le taux d'œstrogènes chez la femme. Or, plus la période d'exposition de la femme aux œstrogènes est longue, plus le risque de cancer du sein est important.»
La consommation de graisses animales, ainsi que celle d'acides gras trans (qui entrent dans la composition de nombreuses préparations de l'industrie alimentaire) sont aussi des facteurs de risque.
La pratique d'un exercice physique régulier (30 minutes 5 fois par semaine) pourrait réduire le nombre de nouveaux cas de 30 à 40% chaque année, selon le Pr Pierre Kerbrat (Centre Eugène-Marquis, Rennes). Il exerce un effet protecteur, soit par le biais de l'obésité combattue, soit par un effet direct sur les sécrétions hormonales. Des études américaines ont montré qu'il réduit la récidive.
Peu de femmes savent, disent des experts, qu'une consommation même modérée d'alcool augmente le risque de 20 à 30 %. Le risque croît de 10 % lorsque la consommation moyenne d'alcool par jour augmente de 10 grammes, quelle que soit la boisson.
La première grossesse tardive, de plus en plus fréquente et l'absence d'allaitement représentent deux facteurs de risque très bien documentés. Il est important d'informer les femmes sur ces sujets, considèrent les experts.
La contraception orale représente aussi un certain facteur de risque. Une méta-analyse publiée dans le Lancet en 1996 a conclu que les femmes prenant la pilule ont un risque légèrement augmenté par rapport à celles ne la prenant pas et ce pendant les dix années suivant l'arrêt.
Enfin, le traitement hormonal de la ménopause est désormais considéré comme un facteur de risque de cancer du sein, notamment lorsqu'il est pris pendant plus de cinq ans.
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