Le 5-fluorouracil (5-FU), utilisé pour traiter les cancers du sein, des ovaires, du colon, de l'estomac, du pancréas et de la vessie, attaque les cellules oligodendrocytes du cerveau et les cellules souches desquelles elles proviennent.
Ces cellules jouent un rôle crucial dans le système nerveux central en produisant la myéline, la gaine protectrice qui maintient les fibres nerveuses en état de fonctionner. Si la myéline n'est pas constamment renouvelée, la communication entre les cellules nerveuses est endommagée.
Mark Noble, de l'Université de Rochester, et ses collègues ont montré que les cellules oligodendrocytes avaient pratiquement disparu des cerveaux des souris six mois après un traitement au 5-FU.
Ces résultats peuvent expliquer certains effets secondaires neurologiques associés à la chimiothérapie tels que les pertes de mémoire, les difficultés de concentration et, dans des cas plus extrêmes, les problèmes de vision et même la démence, selon Noble.
Jusqu'à récemment, disent les auteurs, l'existence de ces effets secondaires a souvent été rejetée et les symptômes attribués à la fatigue, la dépression et l'anxiété reliées au diagnostic et au traitement du cancer.
Une étude précédente de l'équipe avait montré que 80% des femmes ayant subi un traitement de chimiothérapie pour le cancer du sein rapportaient une certaine forme de handicap mental.
"Il est clair que, chez certaines personnes, la chimiothérapie semble déclencher une condition dégénérative dans le système nerveux central", dit Noble.
"Parce que ces traitements vont clairement demeurer la norme pour plusieurs années à venir, il est essentiel que nous comprenions leurs impacts précis et que nous utilisions ces connaissances pour découvrir des moyens de prévenir ces effets secondaires", dit-il.