Les chercheurs ont toujours pris pour acquis que le diabète de Type 1 résultait de la destruction des cellules du pancréas produisant de l’insuline à la suite d’un mauvais fonctionnement du système immunitaire.
Toutefois, selon une nouvelle étude effectuée par des chercheurs canadiens et américains, le système immunitaire ne serait pas seul en cause. Le système nerveux jouerait un rôle-clé dans l’apparition de la maladie. Cette "percée" leur a permis de soigner la maladie sur des souris.
Les nouvelles stratégies de traitement expérimentées, ont permis de faire régresser la maladie sans aucune réaction toxique" pour le système immunitaire, ont indiqué ces chercheurs dans un communiqué.
Dans le diabète de Type 1, qui peut se manifester dès l'enfance, la destruction de cellules du pancréas élimine la capacité de cet organe à produire de l’insuline, laquelle sert à régulariser le taux de glucose, ou de sucre, dans le sang. Cette maladie peut mener à de graves complications, comme la perte de la vision, l’amputation d’un membre ou l’insuffisance rénale, même en respectant scrupuleusement les injections d’insuline quotidiennes.
Les chercheurs ont découvert l’existence d’un interrupteur entre les cellules productrices d’insuline et le système nerveux. Or, le bon fonctionnement de cet interrupteur est essentiel au fonctionnement normal des cellules du pancréas, soutient le chercheur principal, le Dr Michael Dosch, immunologiste à l’Hôpital pour enfants malades.
"Ce que nous avons découvert, c’est que le système nerveux contrôle le système immunitaire beaucoup plus étroitement qu’on pensait, et que ce contrôle s’effectue en bonne partie par les mêmes nerfs qui servent à transmettre au cerveau les sensations de douleurs", d’expliquer le Dr Dosch.
En intervenant sur les terminaisons nerveuses des cellules pancréatiques, les chercheurs ont réussi à empêcher ou à faire disparaître l'inflammation des cellules responsables de la maladie. "Le taux de glucose dans le sang s’est stabilisé du jour au lendemain et est resté faible pendant des semaines et des mois."
Le traitement va maintenant être testé pour les cas de diabète de type 2 liés à l'obésité, dans lesquels la résistance à l'insuline est encore plus sévère, ont indiqué les chercheurs en disant disposer de "fortes indications" sur son efficacité.
Pas question pour le moment d'injecter les humains diabétiques avec la substance P. Les chercheurs s'appliqueront plutôt à déterminer l'incidence de l'hérédité sur les patients atteints de diabète de Type 1, pour déterminer si elle est accompagnée d'une sensation de douleur amplifiée chez ces mêmes patients.
Les recherches sur la sensation à la douleur sont un premier pas, d'indiquer le Dr Dosch. "L'objectif ultime sera de voir si la substance P a le même effet sur le diabète chez les humains que chez les souris. Alors nous pourrons avancer rapidement vers les essais cliniques, puisque le processus n'a aucun effet toxique sur la santé."
Source: Cell, December 2006. (AFP, Presse canadienne)
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