Sur le plan mondial, les dépenses publiques de santé varient entre 20 dollars par personne et par an et plus de 6000 dollars.
Des différences considérables en matière de santé existent entre pays mais aussi à l'intérieur des pays, et parfois au sein d'une même ville. À Nairobi, par exemple, le taux de mortalité des moins de cinq ans est inférieur à 15 pour mille dans les quartiers à revenu élevé. Dans une zone de taudis de la même ville, ce taux atteint 254 pour mille.
Margaret Chan, directrice de l'OMS, a présenté quatre types de réforme proposés par le rapport afin de réduire les inégalités:
- Le premier vise à réduire l'exclusion et les disparités sociales par la "couverture universelle".
- Le deuxième concerne les "prestations de services", par la réorganisation des services de santé "sous forme de soins de santé primaires, c'est-à-dire autour des besoins et des attentes de la population".
Les soins de santé sont souvent dispensés selon un modèle qui se concentre sur les maladies, sur les technologies de pointe et sur les soins spécialisés, la santé étant considérée comme le résultat d'interventions biomédicales et le pouvoir de la prévention largement ignoré.
La comparaison entre des pays ayant le même niveau de développement montre que ceux dont les soins de santé sont organisés selon les principes des soins de santé primaires assurent un niveau sanitaire plus élevé pour le même investissement.
“Une mortalité maternelle, infantile et des moins de cinq ans élevée révèle un manque d'accès à des services de base tels que l'approvisionnement en eau propre et l'assainissement, la vaccination et une nutrition appropriée,” a déclaré la directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Ann M. Veneman.
L'OMS estime qu'un meilleur recours aux mesures préventives existantes permettrait de réduire la charge mondiale de morbidité de près de 70%.
- Le troisième a trait aux réformes des politiques publiques. Elles ont pour objet de rendre "les collectivités plus saines, en coordonnant les actions de santé publique avec les soins de santé primaires et en menant des politiques publiques saines dans tous les secteurs". Le rapport insiste sur le fait que la santé ne concerne pas le seul ministère de la santé, mais aussi ceux de l'éducation, du commerce, des transports.
Le rapport mentionne notamment que, dans les zones rurales du monde en développement, les soins ont tendance à être fragmentés en initiatives séparées centrées sur des maladies particulières ou des projets individuels, sans grand souci de cohérence et avec peu d'investissement dans les infrastructures de base, les services et le personnel, constate le rapport. De telles situations réduisent les patients à l'état de “cibles de programmes.”
- Le quatrième, concerne les "réformes de leadership" qui combinent l'implication des pouvoirs publics, la participation de tous les secteurs de la société et l'accroissement de la recherche sur les systèmes de santé.
Comme le note le rapport, les systèmes de santé n'évoluent pas spontanément vers plus d'équité et d'efficacité. Des décisions politiques doivent être expressément prises. Les éléments et arguments avancés dans le rapport devraient les faciliter.
PsychoMédia avec sources:
ONU, Centre d'actualité de presse
OMS, Centre des média
Le Monde