La directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Margaret Chan a proposé, à l'occasion de la première des deux sessions annuelles de son Conseil exécutif, un budget en hausse de 16%. Il tient compte de l'augmentation des besoins dans le domaine de la santé, "aspect fondamental de la sécurité humaine".
Le budget proposé pour les années 2008-2009 s'élève à 4,2 milliards de dollars, contre des dépenses de 3,6 milliards pour les années 2006-2007.

"Cette augmentation résulte des attentes plus élevées de l'organisation et des demandes correspondantes de nos organes directeurs et des partenaires de plus en plus nombreux qui travaillent à rendre la planète plus vivable sur le plan de la santé", a expliqué le Dr Chan aux 34 pays membres du Conseil exécutif de l'OMS, réuni depuis lundi à Genève.

Les 34 membres du Conseil aborderont toute une série de problèmes, et notamment la rougeole, le paludisme, la poliomyélite, la lutte contre les maladies chroniques, la grippe aviaire et la grippe pandémique, ainsi que l’application du Règlement sanitaire international (destiné à réagir plus rapidement en cas de situation d'urgence).

Au début de son allocution, le Dr Chan a constaté : " Nous commençons nos débats dans une période qui, je le crois, donne matière à être optimiste pour la santé." Elle a souligné la "réussite spectaculaire" obtenue dans le domaine de la rougeole. L’OMS a annoncé la semaine dernière que le nombre de décès imputables à cette maladie avait été réduit à l’échelle mondiale de 60 % depuis 2000, dépassant ainsi la cible déjà ambitieuse de 50 % qui avait été fixée.

"Pour moi, cette initiative est un modèle de ce que l’on peut réaliser avec une prestation intégrée des services. La valeur ajoutée de cette approche multiplie les pouvoirs de la santé publique."

Le Dr Chan a abordé un autre progrès qui pourrait être considérable pour les enfants du monde entier, celui de l’éradication de la poliomyélite. Elle a fait part de la conclusion du Comité consultatif sur son éradication, à savoir qu’il est "techniquement possible d’interrompre la transmission de la maladie dans le monde" en précisant toutefois que la communauté internationale est maintenant confrontée à la question cruciale de savoir "si nous sommes en mesure de vaincre les obstacles opérationnels et financiers."

Elle a aussi évoqué la grippe aviaire et la menace de pandémie de grippe. "Le message est clair", a-t-elle affirmé : "Nous ne devons pas baisser la garde. Le monde entier vit sous la menace d’une pandémie de grippe imminente depuis plus de trois ans. Ces trois années nous ont montré à quel point le virus H5N1 est tenace chez les oiseaux."

Il ressort d'un rapport présenté au Conseil exécutif de l’OMS concernant la mise en oeuvre de la stratégie mondiale pour la lutte contre les maladies chroniques que malgré les progrès réalisés, il reste encore beaucoup à faire. L’épidémie mondiale des maladies chroniques perdure, provoquant 35 millions de décès en 2006, ce qui correspond à 60% des décès mondiaux. Et le nombre des décès devrait encore augmenter de 17 % au cours de la décennie à venir.

Parmi les autres points inscrits à l’ordre du jour du Conseil de l’OMS figurent la tuberculose; la sexospécificité, les femmes et la santé ; la santé bucco-dentaire ; les systèmes de santé ; et l’usage rationnel des médicaments, et notamment l’amélioration des médicaments destinés aux enfants. Pas moins de 10,5 millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année, pour la plupart de maladies curables.

Sources:
LeTemps.ch
OMS (Communiqué de presse)

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