Mais tous ne sont pas concernés de façon égale par ces progrès en matière de santé et certaines inégalités s'aggraveraient davantage. Martin Hirsch, le président d’Emmaüs France, signe un éditorial de ce numéro, qui nous apprend que l’espérance de vie d’un SDF serait de 45 ans, c’est-à-dire « plus proche de l’espérance de vie au Sierra Leone (34 ans) que de l’espérance de vie de l’ensemble de la population française ».
Les inégalités se retrouvent tant au niveau de la prise en charge que de la prévention. Et elles commencent dès l’école où les enfants de milieux défavorisés ont plus de problèmes de caries et de surpoids que les enfants de cadres.
"Face à certaines maladies comme les pathologies cardio-vasculaires, les cancers, les maladies des systèmes digestif ou respiratoire , nous ne sommes pas égaux. Ce décalage est perceptible aussi lorsque l'on retient des critères plus qualitatifs de «mauvaise santé». Comme le mal de dos : «Les sujets souffrant de lombalgie invalidante sont plus nombreux dans les catégories ouvrières."
Par exemple, le BEH détaille une étude chez les femmes du Nord, «où la mortalité par cancer est la plus importante» alors que la «situation économique est par ailleurs l'une des plus dégradées de France».
Un article publié dans le BEH en novembre dernier montrait également que "les personnes de catégorie socioprofessionnelle moins favorisée ou de plus faible niveau d’éducation paient un plus lourd tribut au diabète".
« La réduction des inégalités de santé devrait être la priorité des politiques de santé » conclut Martin Hirsch dans son éditorial.
Des études canadiennes ont aussi montré de grandes disparités quant à l'espérance de vie entre différentes régions du Canada (qui peuvent atteindre 12 ans) et quartiers d’une même ville (qui peuvent atteindre 10 ans). Ce sont des différences aussi prononcées que celles que l’on peut noter entre différents pays.
Sources:
Libération, 23 janvier 2007
Invs, communiqué de presse, 14 novembre 2006
Voyez également:
Santé : variation entre quartiers à Montréal et dans les grandes villes (Canada)
Les babyboomers plus pauvres à risque de mourir plus jeunes
Plus d'hormones de stress chez les gens qui ont moins de revenus et de scolarité
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