Vivre dans des régions situées à des latitudes plus élevées (plus nordiques), où il y a moins d'ensoleillement, pourrait augmenter la prévalence du trouble obsessionnel-compulsif (TOC), selon une étude américaine publiée dans le Journal of Obsessive-Compulsive and Related Disorders (JOCRD).
Les personnes atteintes d'un trouble obsessionnel-compulsif rapportent souvent qu'elles ne peuvent s'endormir que plus tard que prévu.
Souvent, elles dorment très tard le matin pour compenser cette perte de sommeil, adoptant ainsi un modèle de sommeil-éveil tardif qui peut avoir des effets néfastes sur leurs symptômes.
Le retardement de l'heure du coucher est effectivement lié à des perturbations des processus cognitifs, à l'augmentation des pensées négatives répétitives et aux symptômes du trouble obsessionnel-compulsif.
Ce dérèglement du rythme de sommeil étant plus fréquent aux latitudes plus élevées, où l'exposition au soleil est réduite, les chercheurs ont vérifié si le trouble obsessionnel-compulsif est plus fréquent dans ces latitudes.
Meredith Coles, professeur de psychologie à l'Université de Binghamton, et ses collègues ont compilé les données de plusieurs études traitant de la prévalence du trouble à divers endroits dans le monde.
Vingt-quatre estimations de la prévalence au cours de la vie ont été recensées. Celle-ci était significativement corrélée avec la latitude.
D'autres facteurs alternatifs potentiels (individuels, communautaires…) n'étaient pas significativement corrélés avec la prévalence du trouble. Et, des analyses parallèles, comparant un autre trouble, le trouble panique, n'ont pas montré de lien avec la latitude.
« Ce sommeil-éveil retardé peut réduire l'exposition à la lumière du matin, contribuant ainsi potentiellement à un désalignement entre la biologie interne et le cycle lumière-obscurité externe
», explique la chercheure. « Les gens qui vivent dans des régions moins ensoleillées peuvent avoir moins l'opportunité de synchroniser leur horloge circadienne, ce qui entraîne une augmentation des symptômes du trouble obsessionnel-compulsif.
»
Ces résultats concordent avec ceux d'études récentes suggérant que le moment du sommeil peut être important dans le trouble obsessionnel-compulsif.
D'autres études sont en cours pour mettre à l'essai diverses méthodes de traitement qui s'attaquent aux perturbations du sommeil et du rythme circadien.
L'équipe de chercheurs espère que d'autres études explorant l'exposition à la lumière du matin pourraient aider à élaborer de nouvelles recommandations de traitement qui profiteraient aux personnes atteintes du trouble.
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Psychomédia avec sources : Binghamton University, JOCRD.
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