Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC), caractérisé par des pensées intrusives et persistantes souvent accompagnées d'actes répétitifs ou ritualisés, peut avoir un impact significatif sur la capacité d'une personne à fonctionner dans la vie quotidienne.
Des données de neuroimagerie ont suggéré un lien entre le TOC et des régions du cerveau qui contribuent aux fonctions exécutives qui sont des capacités cognitives essentielles régulant les processus cognitifs dits de niveau inférieur.
Les fonctions exécutives permettent de "sortir des habitudes, prendre des décisions et évaluer les risques, planifier l'avenir, prioriser et ordonner des actions et faire face à des situations nouvelles", expliquent les chercheurs. Des déficits des fonctions exécutives, par conséquent, pourraient contribuer à une incapacité à passer d'une tâche à une autre ainsi qu'à la répétition et la persévération si souvent observées chez les personnes souffrant du trouble.
Hannah Snyder de l'Université de Denver et ses collègues ont réalisé une méta-analyse (combinaison des données) de 110 études qui comparaient la performance de 3,162 personnes atteintes du trouble à celle de 3,153 personnes indemnes à des tâches mesurant des fonctions exécutives. Leurs résultats sont publiés dans la revue Clinical Psychological Science.
Les personnes atteintes du TOC présentaient des déficits en ce qui concerne plusieurs composantes des fonctions exécutives incluant: les capacités d'inhibition (stopper une réponse devenue automatique), de déplacer l'attention d'une tâche à une autre, de mettre à jour l'information, de mémoire de travail, de mémoire de travail visuospatiale et de planification.
L'ensemble de ces résultats suggèrent que le TOC est associé à des déficits larges des fonctions exécutives, et non pas seulement à des déficits sélectifs de déplacement de l'attention ou d'inhibition, comme certains chercheurs ont émis l'hypothèse.
Ces résultats suggèrent que ces déficits, sous-tendues par un dysfonctionnement dans les circuits préfrontaux-striataux, peuvent sous-tendre le TOC, concluent les chercheurs tout en soulignant que plus de recherches sont nécessaires afin de construire un modèle neurobiologique précis.
Une meilleure compréhension de quand et comment les déficits se manifestent peut avoir des implications importantes pour le traitement, tel que des interventions pharmacologiques qui ciblent des aspects spécifiques des fonctions préfrontales ou des programmes d'entraînement visant l'amélioration des fonctions exécutives ou l'enseignement des stratégies compensatoires pour atténuer les effets des déficiences, ajoutent-ils.
Psychomédia avec sources: Association for Psychologial Science, Clinical Psychological Science
Tous droits réservés