La pétition s'inquiète d'un abaissement des seuils de diagnostic pour plusieurs catégories de troubles et de l'introduction de troubles qui peuvent conduire à un traitement médical inapproprié de populations vulnérables ainsi que de propositions spécifiques qui apparaissent manquer de fondement empirique.
Augmenter le nombre de personnes qui se qualifient pour un diagnostic peut conduire à une médicalisation excessive et une stigmatisation d'une détresse transitoire normale, dit David N. Elkins de l'Université Pepperdine, président de la Society for Humanistic Psychology.
Les domaines de préoccupation comprennent notamment:
- le diagnostic de syndrome de psychose atténué qui avait d'abord été proposé sous le nom syndrome de risque de psychose,
- la suppression de l'exclusion du deuil pour le diagnostic du trouble dépressif majeur (dépression majeure),
- la réduction des critères pour le diagnostic du trouble déficit de l'attention,
- et la réduction des critères et la durée des symptômes pour le diagnostic du trouble d'anxiété généralisée.
Concernant le diagnostic de syndrome de psychose atténué, précise Sarah R. Kamens de l'Université Fordham, la recherche a montré qu'un maximum de 20% à 30% seulement des personnes identifiées finissent par développer effectivement une psychose, ce qui signifie que jusqu'à 70% ou 80% de ces personnes recevraient un traitement pour un trouble qu'ils ne développeraient jamais.
La pétition cite aussi le manque de bases empiriques pour la réorganisation de la section des troubles de la personnalité. Les nouveaux diagnostics proposés de syndrome d'apathie, trouble de dépendance à Internet, et de syndrome d'aliénation parentale sont également critiqués pour le manque de recherche qui les appuie.
La pétition s'inquiète aussi des modifications proposées à la définition de troubles mentaux qui accordent moins d'importance aux variations socioculturelles tout en mettant davantage l'accent sur les théories biologiques.
La British Psychological Society a également récemment adressé une lettre ouverte à l'American Psychiatric Association pour exprimer ses préoccupations.
(1) La Society for Humanistic Psychology (division 32), la Society for Community Research and Action: Division of Community Psychology (division 27) et la Society for Group Psychology and Psychotherapy (division 49).
Psychomédia avec sources: American Psychological Association, Medscape. Tous droits réservés.