Les psychopathes peuvent être reconnus à leur façon de parler, selon une étude publiée dans la revue Legal and Criminological Psychology. Les psychopathes sont profondément égoïstes et éprouvent peu d'émotions (1).
Jeff Hancock de l’Université Cornell (New York) et Michael Woodworth de l'Université de British Columbia (Canada) ont réalisé une analyse informatique des récits de leurs crimes qu'ont fait 14 meurtriers psychopathes incarcérés dans des prisons canadiennes et 38 meurtriers non diagnostiqués comme psychopathes.
Les psychopathes,
- présentaient moins d'émotions (par exemple, l'utilisation plus grande de verbes aux temps passés refléterait un plus grand détachement par rapport à leur crime) ;
parlaient davantage en termes de cause-à-effet en décrivant leur crime, impliquant que le crime devait être perpétré afin d'atteindre un but (en utilisant davantage des termes tels que « parce que », « de sorte que ») ;
étaient davantage centrés sur leurs propres besoins physiologiques de base et leur bien-être, utilisant deux fois plus de mots concernant les besoins physiques tels que la nourriture (pouvant rapporter ce qu'ils avaient à manger ce jour-là), le sexe ou l'argent comparativement aux non psychopathes qui utilisaient plus de mots relatifs aux besoins sociaux tels que la famille, la religion, la spiritualité ou l'estime de soi ;
étaient moins fluides dans leurs discours, en utilisant plus d’onomatopées tels que Hum…, ce que les chercheurs attribuent hypothétiquement à de plus grands efforts mentaux pour adapter leur récit afin de donner une bonne impression.
Les psychopathes représentent environ 1 % de la population générale et jusqu'à 25 % de la population masculine dans les établissements pénitenciers fédéraux, indiquent les chercheurs.
(1) La psychopathie correspond plus ou moins au diagnostic de trouble de la personnalité antisociale.