Il peut être difficile pour les immigrants de cultures différentes d'obtenir des soins psychologiques ou psychiatriques adéquats. Des troubles anxieux ou dépressifs peuvent facilement être pris pour des troubles psychotiques par exemple.
Un article du Boston Globe illustre, avec un exemple de la culture cambodgienne, comment les symptômes peuvent varier d'un pays à l'autre.
Chaque groupe d'immigrants, explique le psychiatre Devon Hinton au Boston Globe, a une "ethnophysiologie" (une façon de percevoir le fontionnement interne du corps) particulière. Par exemples, dit-il, les cultures anglaise et allemande expriment souvent des plaintes centrées sur le coeur lorsqu'ils souffrent d'anxiété alors que les latins américains parlent d'attaque de nerfs.
Plusieurs Cambodgiens croient à l'importance du vent et que ce dernier doit régulièrement sortir par leurs mains et leurs pieds. Mais quand leurs extrémités deviennent froides, en raison d'une réponse physique au stress par exemple, ils craignent que le vent devienne captif dans leur torse.
Comme résultat, ils développent une peur, enracinée culturellement, que le vent captif sorte soudainement en faisant éclater leur cou.
La crainte que le cou explose, est souvent prise, par les professionnels de la santé ignorant la culture de ce pays, comme un symptôme psychotique (ce qui s'accompagne souvent d'une prescription d'antipsychotiques). Alors qu'elle résulterait plutôt d'une dynamique impliquant des symptômes d'anxiété.
Mais ces particularités d'un groupe culturel ne doivent pas être sur-généralisées. Ce ne sont pas tous les Cambodgiens avec des troubles anxieux qui seront centrés sur une douleur au cou. Et une douleur au cou peut aussi n'être strictement liée qu'à une cause physique.
Mais au cours de deux décennies, Dr. Hinton a identifié plus de 400 Cambodgiens se plaignant de maux au cou et ayant reçu un diagnostic de trouble anxieux ou trouble panique. Dans un article de recherche, il appelait ce phénomène le syndrome du cou douloureux ("sore-neck syndrome").
PsychoMédia avec source:
Boston Globe
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