Le rang qu'une personne donne à un(e) ami(e) est étroitement lié à celui qu'elle pense occuper pour cet(te) ami(e), selon une étude de psychologues américains portant sur les mécanismes cognitifs qui sous-tendent l'amitié. Ce qui supporte une nouvelle hypothèse de l'amitié, celle de l'alliance.
L'étude suggère que les gens donnent la priorité aux personnes qui tendent à être les plus aidantes en cas de conflits : c'est-à-dire celles qui ont le moins d'engagements envers d'autres.
"Historiquement, la principale théorie de l'amitié considérait qu'elle avait pour fonction de favoriser l'échange de biens et de services, explique DeScioli. Les approches évolutionnistes traditionnelles appliquent la "théorie de l'altruisme réciproque" selon laquelle les amis fonctionnent comme des partenaires d'échanges. Toutefois, plusieurs données empiriques ne sont pas compatibles avec cette théorie. Par exemple, les gens semblent aider des amis même quand il est peu probable qu'ils soient capables de retourner le geste.
La nouvelle théorie a des origines dans les modèles de construction d'alliances entre les nations qui se préparent à l'avance à une situation de conflit sans attendre quelque chose en retour dans l'immédiat.
"En un sens, un des principaux prédicteurs de l'amitié est la valeur de l'alliance. La valeur d'un allié ou d'un ami baisse avec chaque alliance additionnelle que cet ami fait, de telle sorte que la meilleure alliance est avec quelqu'un pour qui elle sera au-dessus des autres".
Cette hypothèse, considèrent les chercheurs, est beaucoup plus optimiste sur la nature de l'amitié que les théories existantes qui mettent l'accent sur la popularité, la richesse ou la proximité.
L'hypothèse de l'alliance pour comprendre l'amitié mérite d'être étudiée davantage, estiment-ils. Si elle s'avère pertinente, les théories sur les alliances issues de la théorie des jeux et des relations internationales pourraient aider à mieux comprendre l'amitié, considèrent-ils.
Psychomédia avec source : Eurekalert