Les biais cognitifs, tels que le biais d’optimisme et le biais de confirmation, sont connus pour influencer les croyances et les décisions.
Un biais cognitif est une forme de pensée qui représente une déviation de la pensée logique ou rationnelle et qui a tendance à être systématiquement utilisée dans certaines situations.
Les humains n'intègrent pas les nouvelles informations de manière objective : plus de poids est accordé à celles ayant une valeur affective positive et celles confirmant les croyances antérieures.
Jusqu’à récemment, on supposait que ces biais étaient spécifiques aux processus cognitifs dits de « haut niveau » mis en œuvre lorsque l’on raisonne sur des propositions complexes.
Par exemple, il est bien connu que les gens surestiment les probabilités des évènements désirables (la France gagne la coupe du monde) et sous-estiment celles des évènements indésirables (un mariage se termine en divorce).
Dans une étude publiée en mai 2022 dans la revue Trends in Cognitive Sciences, des chercheurs français montrent que non seulement les biais d’optimisme et de confirmation sont présents même dans les processus cognitifs les plus simples, chez l’humain et chez l’animal, mais aussi que leur intégration dans des algorithmes d’apprentissage en intelligence artificielle renforcerait leurs performances.
Ces travaux « suggèrent que ces biais pourraient être initialement un avantage évolutif très ancien
», selon l'interprétation des chercheurs.
Stefano Palminteri, chercheur Inserm au Laboratoire de neurosciences cognitives et computationnelles de l’ENS-PSL, et Maël Lebreton, chercheur à l’Ecole d’Economie de Paris, « se sont appuyés sur l’ensemble des données existantes dans la littérature scientifique sur l’apprentissage dit “par renforcement”
».
« Il s’agit d’un processus cognitif élémentaire d’apprentissage par récompenses et punitions, que l’humain partage avec de nombreux animaux
», explique un communiqué de l'Inserm. « Il ressort de cette revue de littérature que des tests très simples d’apprentissage par renforcement permettent de mettre en évidence des signatures comportementales propres aux biais d’optimisme et de confirmation.
»
« Ces biais apparaissent comme beaucoup plus répandus qu’estimé jusqu’à aujourd’hui, et sont présents même dans les processus cognitifs les plus simples comme celui d’apprendre à prendre une bonne décision par essais et erreurs (récompense et punition).
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« De plus, ces biais ne semblent pas exclusifs à l’être humain : les signatures comportementales apparaissent également dans des tests similaires chez l’animal. Cela suggère que ces biais auraient émergé dans l’évolution chez un ancêtre commun, bien avant l’apparition de Homo sapiens, ce qui soulève la question de savoir pourquoi l’évolution a sélectionné et maintenu ce qui peut être perçu, à première vue, comme des processus pouvant générer des comportements apparemment irrationnels.
»
« Stefano Palminteri et Maël Lebreton pensent avoir identifié une partie de la réponse à cette question à travers les résultats d’études basées sur des simulations informatiques. Ces études ont comparé les performances d’algorithmes d’apprentissage par renforcement – certains algorithmes intégrant des biais d’optimisme et de confirmation et d’autres n’en intégrant pas. Ces simulations montrent que la présence d’un biais de confirmation dans l’algorithme lui permet en fait un apprentissage plus efficace dans une large gamme de situations. Ces biais pourraient donc, en réalité, favoriser la survie, ce qui expliquerait pourquoi ils n’ont pas été corrigés au cours de l’évolution.
»
Pour plus d'informations sur les biais cognitifs, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : Inserm, Trends in Cognitive Sciences.
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