Le réseau public québécois fait face à une « pénurie inquiétante » de psychologues, décrivent Charles Roy, président de l'Association des psychologues du Québec, et Karine Gauthier, cofondatrice de la Coalition des psychologues du réseau public québécois, dans un article d'opinion publié le 18 septembre dans l'Huffpost.

La Presse canadienne faisait état, la semaine dernière, de l’inquiétude des syndicats du secteur public au sujet de la reconduction des primes accordées aux psychologues dans les réseaux de la santé et de l’éducation.

« Sans vouloir s’immiscer dans la négociation du renouvellement des conventions collectives des employés de l’État », les deux associations « se disent concernées par la pénurie de psychologues dans le secteur public de la Santé et des Services sociaux et dans celui de l’Éducation ».

« Cette situation de pénurie, dénoncée et bien documentée depuis plus d’une décennie, se dégrade sérieusement et cause préjudice à la population. »

Il faut parfois plus d’un an d’attente afin de consulter un psychologue. Et lorsqu'une personne « réussit à rencontrer un psychologue, elle doit souvent faire le constat que le suivi est raccourci, ce qui ne lui permet pas d’obtenir tout le traitement requis pour sa condition ». « Nous assistons alors au phénomène de la porte tournante, ces personnes revenant quelques mois plus tard, en souffrance à cause d’un suivi incomplet. »

Selon les estimations du ministère de la Santé et des Services sociaux (2018), il faudra recruter presque 900 psychologues d’ici 2023 pour combler les besoins du réseau.

« La profession de psychologue fait face à des problèmes d’attraction et de rétention majeurs dans le réseau public. À titre d’exemple, 75 % des finissants qui obtiennent un doctorat en psychologie choisissent de travailler dans le secteur privé, et ce, principalement en raison des conditions salariales. »

Un sondage mené en début d'année par les deux associations « a révélé qu’il existait un écart d’au moins 27,3 % entre les psychologues du secteur public et ceux du privé, et ce, en considérant entre autres tous les avantages sociaux offerts par le secteur public ».

« Afin d’attirer et de retenir les psychologues dans le réseau public et d’offrir des services psychologiques de qualité et accessibles à tous, un rattrapage salarial est essentiel. Nous sommes d’avis que le gouvernement du Québec doit envoyer un message clair aux psychologues. Ce message devrait démontrer un respect de leur formation doctorale et de leurs responsabilités, bref une reconnaissance de leur expertise. »

Article complet dans le HuffPost : Psychologues dans le réseau public : une pénurie inquiétante.

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