Des chercheurs français ont mis en évidence, dans la peinture européenne, une augmentation des expressions faciales inspirant la confiance (« facial displays of trustworthiness ») entre le 14e et le 21e siècles.
Ces résultats, obtenus à l'aide d'un algorithme de traitement des visages, ont été publiés en septembre 2020 dans la revue Nature Communications.
Pour évaluer l'évolution historique de la confiance interpersonnelle, Lou Safra, du Département d'études cognitives de l'Université PSL, et ses collègues (1) ont conçu un algorithme d’analyse des visages reproduisant les jugements humains concernant la confiance qu'inspire une personne.
Pour valider l'algorithme, ils l’ont d'abord testé sur des photographies de visages pour lesquelles le sentiment de confiance avait déjà été évalué par des humains. Lors d'autres tests, l'algorithme a reproduit les conclusions tirées de la littérature scientifique concernant l'impact de différents facteurs sur la confiance qu’inspire un visage.
En analysant une collection de 1 962 portraits anglais de la National Portrait Gallery de Londres, peints entre 1506 et 2016, ils ont constaté que les indices faciaux liés à la confiance interpersonnelle devenaient plus nombreux au cours du temps. Ils ont également reproduit leurs conclusions sur 4 106 portraits de la Web Gallery of Art, couvrant 19 pays d'Europe occidentale entre 1360 et 1918.
L'algorithme a ensuite été appliqué à la Selfiecity, une base de données regroupant 2 277 autoportraits photographiques postés sur les réseaux sociaux de six villes à travers le monde. La confiance inspirée par les visages était effectivement corrélée à la confiance et à la coopération interpersonnelles préalablement mesurées au travers d’enquêtes internationales.
En recherchant les causes potentielles de cette évolution, l’équipe a constaté que l'augmentation de l’impression de confiance dans les portraits était plus fortement associée à l'augmentation du PIB par habitant qu'aux changements institutionnels comme l'émergence d'institutions plus démocratiques. Les scientifiques poursuivent cette investigation sur la base d’autres sources, comme les textes littéraires ou la production musicale.
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(1) Coralie Chevallier, Julie Grèzes, Nicolas Baumard.
Psychomédia avec sources : CNRS, Nature Communications.
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