Comment aider une personne qui vit de la violence conjugale ? Alison Gregory, chercheure à l'Université de Bristol (Royaume-Uni), donne des conseils sur le site The Conversation.
« Que lui dites-vous ? Devriez-vous faire quelque chose ? Et si vous vous trompiez et aggraviez la situation ?
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« Une préoccupation commune est le sentiment de ne pas “en savoir assez” pour bien réagir. Pourtant, le simple fait d’écouter peut aider quelqu’un à rompre le silence autour de sa situation.
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« Les femmes qui ont été victimes de violence domestique disent que les occasions de parler, ainsi que le soutien émotionnel et pratique sont les plus utiles, en particulier lorsqu’ils sont offerts par une personne de confiance.
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Commencez donc les conversations en douceur, en exprimant votre inquiétude. Posez-lui des questions sur les changement de comportement que vous avez remarqué chez elle ou chez la personne que vous soupçonnez de comportement abusif.Quelque chose comme :
“Nous ne vous avons pas beaucoup vu récemment. Tout va bien ?”
“J’ai remarqué que vous aviez l’air un peu déprimé.”
“Je m’inquiète pour toi. J’ai vu la façon dont il te regardait, et tu as l’air effrayé·e.”
La manière dont vous réagissez ensuite à toute divulgation est vraiment importante. Il peut être difficile de ne pas critiquer ou blâmer, ou d’exprimer des opinions tranchées sur la relation ou sur la personne qui se comporte de manière abusive, mais ce type de réaction a tendance à mettre un terme aux conversations.
Essayez plutôt d’écouter en restant compréhensif et en ayant l’esprit ouvert. Il est important de faire comprendre que vous croyez la personne, qu’elle n’est pas responsable de la violence, que vous êtes inquiet et préoccupé pour elle et que vous voulez l’aider. »
Planifier une potentielle fuite
« Les professionnels qui travaillent avec des personnes vivant des relations violentes peuvent apporter un soutien spécialisé pour créer des plans de sécurité visant à réduire le risque de préjudice lors de la rupture.
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Il existe également des conseils que vous pouvez partager avec la personne qui subit des sévices :
Préparez un sac d’urgence à cacher dans un endroit sûr au cas où elle devrait partir rapidement, comprenant des articles tels que passeports, certificats de naissance, clés de sa maison ou de sa voiture, argent, médicaments, quelques vêtements et quelques jouets de ses enfants.
Élaborez une stratégie de départ, en précisant qui appeler, où aller et comment se rendre sur place. Un plan est important car il est difficile de réfléchir rapidement à ces choses.
Convenez d’un code pour qu’elle puissent vous signaler si elle est en danger et a besoin d’une aide urgente.
Vous pouvez également proposer différents types de soutien pratique, comme contacter des associations et composer les numéros d’urgence pour la personne ou bien lui proposer votre téléphone ou votre ordinateur pour le faire.
Proposer d’accompagner la personne à ses rendez-vous aide aussi beaucoup. Vous pouvez également lui proposer de rester chez vous pour une courte période ou de lui fournir une garde d’enfants afin qu’elle ait le temps de réfléchir, de planifier et de recevoir de l’aide. »
Ce qu’il ne faut pas faire
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Il est important de ne pas blâmer la personne victime d’abus et de ne pas la critiquer directement, mais aussi de ne pas faire pression sur elle. Le plus important est qu’elle puisse prendre ses propres décisions en temps voulu.»«
Il est également important de vous assurer de rien faire qui puisse provoquer le ou les responsables des abus tout en veillant aussi à vous protéger durant le processus.»
Si vous êtes victime de violence dans une relation ou si vous vous inquiétez pour quelqu’un qui en est victime, contactez la ligne d’assistance Stop Violence au 3919 ou sur leur site dédié (France).
Sur The Conversation : Voici comment vous pouvez agir contre les violences conjugales.
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