Est-ce qu'avoir des amis augmente l'estime de soi ou est-ce que l'estime de soi influence la qualité des relations ?
Les théoriciens en psychologie ont longtemps présumé que l'estime de soi et les relations sociales s'influencent mutuellement mais les données sont inconsistantes.
Pour éclaircir la question, les psychologues Michelle A. Harris et Ulrich Orth, respectivement des universités du Texas à Austin et de Berne, ont réalisé une méta-analyse combinant les données des études longitudinales des trois dernières décennies portant sur l'effet prospectif des relations sociales sur l'estime de soi (48 études incluant 46 231 participants) et sur l'effet prospectif de l'estime de soi sur les relations sociales (35 études incluant 21 995 participants).
Ces études ont été menées dans plusieurs pays (États-Unis, Suisse, Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Finlande, Grèce, Russie et Suède) avec des populations allant de la petite enfance à l'âge adulte.
Les résultats, publiés dans le Journal of Personality and Social Psychology de l'American Psychiatric Association, montrent que les relations sociales positives, le soutien social et l'acceptation sociale contribuent à façonner l'estime de soi au fil du temps chez les personnes âgées de 4 à 76 ans.
Ils suggèrent que le lien entre les relations sociales et le niveau d'estime de soi est vraiment réciproque, chez les hommes et les femmes, à toutes les étapes du développement personnel, tout au long de la vie.
Le lien réciproque « implique que les effets d'une boucle de rétroaction positive s'accumulent avec le temps et pourraient être importants au fil de la vie
», souligne Harris.
Les auteurs discutent de l'idée que des relations positives avec les parents peuvent cultiver l'estime de soi chez les enfants, ce qui mène à des relations plus positives avec les pairs à l'adolescence, ce qui peut renforcer davantage l'estime de soi des adultes émergents, et ainsi de suite jusqu'à la fin de la vie adulte.
« Lorsque l'estime de soi ou la qualité des relations sociales est faible, remarque Harris, cela peut avoir une incidence négative sur l'autre facteur et déclencher une spirale descendante, ce qui rend les interventions cliniques particulièrement importantes pour compenser ce développement potentiellement négatif.
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« Toutefois, le domaine a encore besoin d'une théorie intégrée qui puisse expliquer si les relations ont un tel effet cumulatif tout au long de la vie, ou si certaines relations deviennent particulièrement importantes à certains âges
», souligne le communiqué des chercheurs.
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Psychomédia avec sources : American Psychological Association, Journal of Personality and Social Psychology.
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