Les étudiants français en médecine sont mal protégés contre l'influence des laboratoires pharmaceutiques, selon une étude publiée dans la revue scientifique PLOS One.
Paul Scheffer de l'université Paris 8, membre du Formindep, association qui milite pour une formation et une information médicales indépendantes, et ses collègues ont évalué 37 facultés selon 13 critères (financement de conférenciers, formation des étudiants aux problèmes de conflits d'intérêts, repas et cadeaux...).
Pour chaque critère, une note sur 2 était attribuée. Les facultés de Lyon-Est et d'Angers arrivent en tête avec respectivement 5 et 4 points. Sept établissements ont obtenu 1 point et les 28 autres, aucun point. Seuls trois doyens ont renvoyé le questionnaire aux chercheurs.
« Ces résultats montrent, sans surprise, que la situation française n’est pas brillante
», commente le chercheur dans un communiqué du Formindep. « Mais celle des États-Unis, lors du premier classement réalisé en 2007, ne l’était pas beaucoup plus. Or des changements significatifs se sont produits outre-Atlantique en moins d’une décennie. La majorité des universités américaines se sont hissées en haut du tableau. Et selon plusieurs études, les étudiants qui en sortent prescrivent différemment, d’une façon moins orientée par le marketing des firmes et plus favorable aux patients.
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En France, la principale association étudiante, l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), s’est emparée de la question en 2014, rapporte le chercheur. À la rentrée 2016-2017, l’ANEMF a imprimé et distribué aux étudiants 8 000 livrets sur le thème « Pourquoi garder son indépendance face aux labos pharmaceutiques ? ».
Une initiative heureuse car, souligne Paul Scheffer, « bon nombre d’étudiants estiment aujourd’hui que l’industrie pharmaceutique est un partenaire tout à fait légitime ne posant pas de problème particulier, comme on l’entend de la bouche de médecins et enseignants. Ils se croient souvent immunisés contre l’influence des firmes, en dépit d’études concordantes montrant le contraire, comme celle du chercheur Bruno Etain de l'Inserm portant sur plus de 2000 étudiants.
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Les repas gratuits aux médecins boostent les prescriptions de médicaments (2016)
Illustration : Livret « Pourquoi garder son indépendance face aux labos pharmaceutiques ? »
Psychomédia avec source : Formindep.
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