Rael Dawtry de l'Université de Kent (Royaume-Uni) et ses collègues (1) ont mené cette étude aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande.
Les plus riches rapportaient fréquenter des milieux sociaux plus riches et extrapolaient leur expérience en estimant la richesse moyenne de la population à travers le pays.
Les riches et les pauvres vivent subjectivement dans des mondes différents. Alors que les inégalités se développent, la richesse devient plus concentrée et la création d'enclaves est accentuée. Se basant sur leur propre expérience et leur impression des voisins et des collègues, qui sont tout aussi à l'aise, plus les gens deviennent riches, plus leur perception devient faussée.
Cette dernière mène à une perception de plus grande équité de la distribution de la richesse, à une croyance que le monde est plus juste qu'il ne l'est en réalité et à une opposition aux politiques fiscales de redistribution. Dans l'Amérique habitée par les plus riches, il est moins nécessaire de distribuer la richesse plus équitablement.
Bien entendu, ce biais cognitif dit d'échantillonnage social ne fait que s'ajouter à la motivation première qu'est le propre intérêt personnel des plus riches.
De façon générale, la tendance humaine à juger à partir d'échantillons connus compromet la pensée politique ou sociale rationnelle. Ce biais cognitif amène à assumer que son propre cercle social restreint est représentatif de la société plus large, créant une "fausse conscience".
Ainsi à l'inverse, les pauvres, ne fréquentant à peu près exclusivement que des gens de même milieu social, sont susceptibles de sous-estimer la richesse des riches. D'autant plus qu'ils sont aussi souvent motivés à croire en une société juste.
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(1) Robbie M. Sutton et Chris G. Sibley.
Psychomédia avec source: Association for Psychologial Science.
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