Cinq associations représentant des familles d'enfants ayant des troubles du développement dénoncent, dans une lettre ouverte, la place dominante et non pertinente de la psychanalyse au congrès 2013 de l'Association Française des Psychologues de l’Education Nationale (AFPEN) qui se déroulera du 26 au 28 septembre à Nice.

Ces associations sont le Collectif Egalited, Autisme France, Fédération Française des Dys, UNAPEI (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis) et HyperSupers - TDAH-France.

Ils dénoncent que la parole soit surtout donnée à des « intervenants issus du champ de la psychanalyse : Serge Tisseron, Serge Lesourd, Bernard Golse, pour ne citer que les premiers de la liste ».

« Or, dans le domaine des troubles du développement et en particulier l'autisme, la non-pertinence de la psychanalyse a depuis longtemps été établie au regard des preuves scientifiques disponibles, récemment encore par la Haute Autorité de Santé dans ses recommandations d’interventions (mars 2012). Le 3e plan Autisme présenté par Mme Carlotti affirme également le caractère central des approches comportementales et développementales dans ce domaine, et le nécessaire abandon de l'approche psychanalytique. »

« Cette non-pertinence de la psychanalyse est également avérée pour les troubles “dys”, le handicap cognitif et les troubles de l'attention pour lesquels la HAS va élaborer cette année des recommandations. »

Les associations déplorent l'absence « de spécialistes du développement ou de la psychopathologie de l'enfant issus de la neuropsychologie et du champ cognitivo-comportemental (à une ou deux exceptions près). Or ces spécialistes, il y en a en France, comme par exemple les intervenants du colloque du 6 avril dernier à l'Ecole Normale Supérieure, la Psychiatrie et la Psychologie fondées sur des preuves. Ils auraient pu donner un éclairage différent de ces problématiques, fondé sur des preuves scientifiques. Cela aurait par ailleurs été cohérent avec le Code de Déontologie des Psychologues, en particulier l'article 24 “Les techniques utilisées par le psychologue à des fins d’évaluation, de diagnostic, d’orientation ou de sélection, doivent avoir été scientifiquement validées et sont actualisées.

Les familles membres des associations témoignent souvent des difficultés rencontrées avec des psychologues scolaires, dont les » connaissances dans le domaine des troubles du développement sont lacunaires, voire obsolètes », indique la lettre.

Lettre ouverte des associations à l'AFPEN

Illustration : Affiche du congrès de l'AFPEN.

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