Selon une étude publiée dans Nature, cet oiseau serait capable de reconnaître une structure grammaticale considérée comme unique au langage humain : la capacité à enchâsser une proposition à l’intérieur d’une autre proposition, appelée récursivité.
Pour le linguiste Noam Chomsky cette récursivité du langage fait partie de la « grammaire universelle », une grammaire innée qui donne à l’homme sa faculté d’acquérir le langage. Selon cette théorie, aucun autre langage du monde animal ne possède cette caractéristique. Une étude publiée il y a deux ans montrait d’ailleurs que des singes tamarins n’étaient pas capables de faire la différence entre une phrase simple et une phrase récursive.
L’équipe de Timothy Gentner (University of California, SD) s’est intéressée à l’étourneau, célèbre pour ses vastes capacités vocales et ses dons d’imitations. Les chercheurs ont créé des phrases récursives à partir de deux sons, un cri et un sifflement mélodieux, produits par les étourneaux (Sturnus vulgaris). Après 10 000 à 50 000 tests menés sur plusieurs mois, neuf des onze étourneaux ont appris à reconnaître des phrases récursives. En modifiant les phrases, les chercheurs ont pu vérifier que les oiseaux n’avaient pas seulement mémorisé les phrases mais compris le principe grammatical.
La durée de l’étude de Gentner et la multiplication des tests pourraient expliquer l’écart entre les résultats des oiseaux et ceux des singes, suggère le chercheur Gary Marcus (New York University), qui commente ces travaux pour Nature. Autre hypothèse : les capacités de vocalisation des oiseaux feraient la différence. Quoi qu’il en soit, cela ne remet pas en cause la notion de grammaire universelle innée, selon Marcus. Les éléments de cette « machinerie mentale » ont probablement existé sous d’autres formes chez nos ancêtres. »
Psychomédia avec source : Le Nouvel Observateur.
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