Les difficultés de sommeil éprouvées par ceux et celles qui ont subi un traumatisme sont généralement considérées comme faisant partie des symptômes d'un stress post-traumatique (TSPT) et non pas comme étant des troubles primaires et bien distincts. Pourtant, nombre d'interventions ciblant uniquement ces difficultés de sommeil réussissent également à diminuer les symptômes de TSPT... L'étude de 78 personnes évacuées lors d'un important feu de forêt et demandant à recevoir une intervention psychologique visant à atténuer leurs difficultés de sommeil a révélé que 33% d'entre elles faisaient des cauchemars, 99% de l'insomnie et que 95% présentaient un trouble de la respiration en cours de sommeil. Des corrélations positives entre la présence de ces difficultés de sommeil et trois composantes du TSPT (hypervigilance, réviviscence et évitement) ont pu être établies. Selon les chercheurs en médecine du sommeil, les personnes traumatisées qui présentent des difficultés du sommeil seraient tout simplement trop fatiguées et somnolentes pour faire face à leur quotidien et au lot de stress qu'il comporte, d'où l'apparition de symptômes de stress post-traumatique. L'oeuf ou la poule? Il faudra sans doute dormir dessus...
Krakow, B. et al. (2004). "Nightmares, insomnia, and sleep-disordered breathing in fire evacuees seeking treatment for post-traumatic stress disturbances". journal of traumatic Stress, 17 (3), p. 257-268.
Par Sophie Desjardins, M.Ps
"La recherche le dit". Psychologie Québec, vol. 21, no. 5, sept. 2004, p. 50.