Lors d'un amaigrissement drastique qui suit une chirurgie bariatrique, les polluants organiques persistants (POPs) présents en plus grande quantité chez les personnes obèses, parce qu'emmagasinés dans les cellules graisseuses, sont libérés dans le sang.

Ces polluants tendent à retarder l’amélioration des fonctions hépatiques et cardiovasculaires, montre une étude française publiée en 15 décembre dans la revue Environmental Health Perspectives.

Les polluants organiques persistants (POPs) s’accumulent dans les tissus vivants. Chez l’humain, ils sont surtout captés et stockés par les cellules graisseuses.

Robert Barouki et ses collègues de l'Inserm et de Inra ont mesuré le taux de certains de ces polluants dans le sang et le tissu adipeux de 70 personnes obèses suivies à l’hôpital pour une chirurgie de l’obésité associée à un régime.

Les personnes obèses ont une quantité totale de polluants 2 à 3 fois plus élevée que les personnes minces en raison d'une masse grasse plus grande, montre l'étude. Lors d'un amaigrissement drastique, une augmentation de ces polluants dans le sang est constatée, ce qui peut s'expliquer par la réduction de taille des cellules graisseuses. Au bout de 6 mois à 1 an, une diminution d'environ 15 % de la quantité totale des polluants les plus abondants tels que les PCB est constatée, mais pas des polluants les moins représentés tels que les dioxines.

Alors que toutes les personnes obèses opérées ont connu une amélioration de leurs fonctions hépatiques, cardiovasculaires et pancréatiques, celles ayant les taux de polluants sanguins les plus élevés étaient celles chez qui l’amélioration des fonctions hépatiques et cardiovasculaires était la plus lente. Une observation faite chez des personnes n'ayant pas une exposition particulièrement élevée aux polluants.

Une étude sud-coréenne publiée cette année dans l'International Journal of Obesity, menée avec 1099 personnes, montrait également que les niveaux sanguins de polluants organiques persistants (POP) sont plus élevés chez les personnes ayant perdu du poids. Cet effet était légèrement supérieur chez les personnes ayant maintenu leur perte de poids pendant 10 ans comparativement à celles l'ayant maintenue pendant 1 an. Certaines études ayant lié les POPs à diverses maladies dont le diabète de type 2, le cancer, la maladie d'Alzheimer, l'arthrite rhumatoïde et les maladies cardiaques, les chercheurs faisaient l'hypothèse que la libération des polluants dans le sang pourrait contribuer à expliquer pourquoi certaines études ont suggéré, bien que pas prouvé, que les risques de maladies cardiaques, de démence ou de décès augmentent parfois après une perte de poids.


Psychomédia
avec source : Inserm
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