Mediator, un médicament des laboratoires Servier retiré du marché en novembre dernier, qui était réservé à l'origine aux diabétiques en surcharge pondérale puis prescrit comme coupe faim aux personnes désireuses de maigrir serait responsable de 500 à 1000 décès en France, selon une étude confidentielle de la Caisse nationale de l'assurance maladie (Cnam) dont Le Figaro a pris connaissance.
"J'ai fait part à l'Afssaps de ma préoccupation", indique la Dr. Frachon. "Nous voyons régulièrement à l'hôpital de Brest des malades hospitalisés pour insuffisance cardiaque grave et qui s'avèrent être des victimes «qui s'ignorent» du Mediator, explique-t-elle. Le risque que le traitement médical ou chirurgical soit inadapté ou trop tardif est alors important. Il faudrait que les patients qui ont été significativement exposés au Mediator soient invités à consulter un cardiologue avec réalisation d'une échographie cardiaque. Ce repérage est possible grâce aux données de la Cnam, données qui sont cependant supprimées au bout de 3 ans".
Quand le Mediator a été retiré du marché en novembre dernier, 300.000 personnes le prenaient en France. Chaque année, 7 millions de boîtes étaient vendues.
Selon des travaux réalisés au Centre hospitalier de Brest, le risque de complications graves liées à ce médicament serait de l'ordre de 0,5 cas pour 1000, rapporte Le Figaro. Celles-ci surviendraient pour des traitements d'au moins quelques mois.
Le Mediator est accusé de favoriser les maladies des valves cardiaques et l'hypertension pulmonaire. Il s'agit d'un dérivé des amphétamines. Il fait partie de la famille des fenfluramines qui inclut également l'Isoméride (dexfenfluramine), un autre médicament de Servier retiré de la vente en 1997. Les fenfluramines, rendues responsables aux Etats-Unis d'atteintes des valves cardiaques et d'hypertensions artérielles pulmonaires, ont été définitivement proscrites, ainsi qu'en Europe. Mais le Mediator a échappé à cette interdiction et pris le relais de l'Isoméride.
Psychomédia avec source:
Le Figaro
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