Combien de morts a causé le médicament coupe faim Mediator (benfluorex) pour maigrir? Voilà la question que pose la pneumologue brestoise Irène Frachon en couverture d'un livre dont la sortie en librairie est prévue pour le 3 juin en France; question que veut voir disparaître le laboratoire Servier.

Les éditions Dialogues.fr sont assignées en référé lundi par le laboratoire qui demande le retrait de la question dans le titre du livre "Mediator 150 mg, Combien de morts?".

Le Médiator, qui depuis 2007 n'était réservé qu'aux personnes diabétiques, a été interdit le 30 novembre dernier par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) à la suite d'une étude réalisée par une équipe de médecins du CHRU de Brest.

L'équipe avait constaté que des personnes souffrant d'hypertension artérielle pulmonaire, une maladie grave, rare et évolutive qui touche les valves du coeur, prenaient régulièrement du Mediator, notamment pour perdre du poids. Environ 200 000 personnes prenaient le médicament au moment de son retrait.

Il s'agit du journal de l'enquête médicale qui a conduit au retrait de l’autorisation de mise sur le marché du médicament. "Au détour de cette enquête, on découvre les façons de travailler du laboratoire Servier, ainsi que les errements et les retards dans la décision de (...) l’Afssaps", rapporte France3.

Le laboratoire Servier avait vu, en septembre 1997, l'interdiction de son Isoméride (dexfenfluramine), un autre médicament coupe-faim dérivé d'amphétamines largement prescrit. Ce médicament pouvait aussi causer l’hypertension artérielle pulmonaire qui pouvait se déclarer plus de 5 ans après l'arrêt du médicament selon l'Afssaps. Le Mediator, également dérivé d'amphétamines, était resté en vente avec des indications réduites aux diabétiques en surpoids.

Psychomédia avec sources:
France3, Le Télégramme.com