Les pesticides sont impliqués dans plusieurs pathologies, décrit une étude de l'Inserm (1) réalisée à la demande du ministère de la Santé (Direction générale) et rendue publique le 13 juin.
Un groupe d’experts a réalisé une analyse de la littérature scientifique sur les risques sanitaires associés à l’exposition professionnelle aux produits dits phytosanitaires (insecticides, herbicides et fongicides) et sur les effets d’une exposition précoce du fœtus et du jeune enfant.
Il semble exister, conclut l'expertise, "une association entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l’adulte : la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et certains cancers hématopoïétiques (lymphome non hodgkinien, myélomes multiples).
".
Pour ce qui est des expositions précoces, "la littérature suggère une augmentation significative du risque de morts fœtales (fausses-couches) ainsi qu’une augmentation du risque de malformations congénitales lors d’une exposition professionnelle maternelle aux pesticides. D’autres études pointent une atteinte de la motricité fine et de l’acuité visuelle ou encore de la mémoire récente lors du développement de l’enfant. Enfin, une augmentation significative du risque de leucémie et de tumeurs cérébrales a été mise en évidence dans les méta-analyses récentes.
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L'ONG Générations Futures (GF) salue le rapport qu'elle résume ainsi : il "confirme en effet des « présomptions fortes ou moyennes » de lien entre l’exposition à des pesticides et : Lymphome Non Hodgkinien (LNH), cancer de la prostate, myélomes multiples, leucémie, Parkinson, Alzheimer, divers troubles cognitifs et des impacts sur la fertilité et fécondabilité
".
"Pour d’autres pathologies, même si les liens semblent moins nets pour les scientifiques pour cause de pathologies souvent moins répandues et moins étudiées (comme la sclérose latérale amyotrophique), il existe des données françaises très significatives comme dans le cas des tumeurs cérébrales (risque multiplié par 3) ou des méta analyses montrant des excès de risques significatifs de plus de 80% dans le cas de la SLA. Notre conclusion sur ce point est que les scientifiques se sont livrés à une analyse relativement prudente de la littérature scientifique.
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"Cette publication (...) doit conduire à une action publique forte et rapide en matière de réduction de l’usage des pesticides et d’exclusion des substances actives suspectées d’être cancérigènes, mutagènes, perturbateurs endocriniens ou neurotoxiques
". GF demande "également au gouvernement de légiférer pour qu’à terme les collectivités publiques n’utilisent plus ces produits et que ceux-ci ne soient plus vendus aux utilisateurs non professionnels. Les jardineries Botanic ont montré depuis 5 ans que cela était possible en retirant complétement les pesticides de synthèse de leur magasins
".
En avril dernier, Générations Futures annonçait porter plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui
" contre des fabricants de produits phytosanitaires et le ministère de l'Agriculture pour avoir laissé en vente sept produits particulièrement toxiques: cinq désherbants, dont certains sont vendus aux particuliers, et deux insecticides.
(1) "Pesticides. Effets sur la santé", Institut national français de la santé et de la recherche médicale.
Psychomédia avec sources: Inserm, Générations futures.
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