Des études internationales ont montré un lien entre les pesticides et certains cancers, tels que cancers du cerveau ou du sang (leucémie, lymphome) ainsi que cancers de la prostate et autres cancers hormonaux-dépendants.
En France, l'étude Agrican de la Mutualité sociale agricole (MSA), qui suit 180.000 agriculteurs de 2005 à 2017, a récemment conclu, sur un ton positif qui a choqué les associations militant pour une restriction de l'utilisation des pesticides, que les agriculteurs ont une meilleure espérance de vie que la population générale du fait probablement d'un moindre tabagisme et d'un niveau plus élevé d'activité physique.
Les agriculteurs meurent moins de maladie d'Alzheimer, de maladie de Parkinson et d'infarctus. Ils meurent aussi moins de cancer (-27% pour les hommes, -19% pour les femmes), indique l'étude. Mais ils meurent plus de certains cancers, ce que plusieurs associent aux pesticides: mélanome (possiblement lié au soleil), cancer du sein chez les hommes et cancer du sang chez les femmes.
Cette étude, souligne l'association Générations futures, ne fournit toutefois pour l’instant que des données sur la mortalité par cancer, les résultats sur l’incidence étant attendus pour 2012. L'association se questionne aussi sur la représentativité de l'échantillon car seulement 48% de la cohorte masculine a déclaré manipuler des pesticides alors que l’agriculture biologique représente moins de 3% de la surface agricole française.
De son côté, un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) paru ce mois-ci, évaluait que 2/3 des cancers chez les agriculteurs sont associés à une exposition aux pesticides.
Par hectare cultivé, la France se situe parmi les 4 à 6 pays européens les plus utilisateurs de pesticides. Le plan Ecophyto, qui a fait suite au Grenelle de l'environnement, prévoit de réduire de 50% l'usage des pesticides d'ici 2018.
Par ailleurs, concernant la santé mentale des agriculteurs, les premiers résultats de l'enquête de la MSA sur le suicide, évalué à 400 par an par le ministère, seront disponibles au cours de 2012.