Au moins 3 fois plus d'antennes-relais moins puissantes seraient nécessaires pour garantir aux Français une "faible exposition" aux ondes électromagnétiques tout en conservant une couverture de téléphonie mobile "satisfaisante", selon un rapport remis par le comité opérationnel sur les ondes de téléphonie mobile (COMOP), issu du Grenelle des ondes en 2009 et réunissant l’État, les opérateurs de téléphonie, les élus locaux et les associations.
Le comité était chargé d'étudier la faisabilité d'une réduction de l'exposition sous le seuil de 0,6 V/m (volt par mètre) défendu par des associations comme un "seuil de protection" sanitaire et recommandé par le Conseil de l'Europe.
Selon un état des lieux réalisé dans les 4 dernières années dans 16 villes ou quartiers, 90% des niveaux d'exposition seraient inférieurs à 0,7 V/m et 99% à 2,7 V/m. Dans les centres urbains denses, l'exposition peut atteindre 30 V/m. Les valeurs limites réglementaires sont de 41 V/m pour les antennes 900 MHz (2G) et 62 V/m pour les antennes 2,1 GHz (3G).
Pour un abaissement à 0,6 V/m, il faudrait, selon des simulations numériques réalisées dans 5 villes (Paris 14e, Grand-Champ, Grenoble, Lavelanet et Thiers), multiplier le nombre d'antennes moins puissantes au moins par 3, indique le rapport.
L'association Robin des Toits, qui a participé aux travaux du comité pendant 3 ans et suspendu sa participation, dénonce un non respect du cahier des charges qui conduit à des résultats biaisés afin, estime-t-elle, de discréditer la valeur cible de 0,6 V/m.
Dans un premier temps, les résultats indiquaient qu'il fallait multiplier par 3 le nombre d'antennes-relais à Paris XIVe mais par 1,56 seulement à Grenoble, explique Etienne Cendrier, porte-parole de l'association. Fin 2012, le cahier des charges a été changé en rajoutant des critères arbitraires liés aux lieux, précise-t-il, ce qui a permis de conclure qu'il fallait multiplier par au moins 3 le nombre d'antennes à Grenoble.
La manipulation, dit-il, a pour objectif de faire croire que la France entière est équivalente au quatorzième arrondissement de Paris afin d'arriver à une conclusion problématique, à savoir la multiplication par 3 du nombre d'antennes-relais sur tout le territoire, ce qui semble intenable financièrement pour les opérateurs mobiles.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé en 2011 les ondes comme potentiellement cancérigènes, mais les opérateurs s'appuient sur le dernier avis, datant de 2009, de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour écarter tout danger. L'Anses doit prochainement actualiser cet avis.
Psychomédia avec source: Le Monde (avec AFP), Robin des Toits, Robin des Toits. Tous droits réservés.