Une découverte de chercheurs français concernant l'origine de l'obésité chez les personnes atteintes d'une maladie héréditaire rare, le syndrome de Bardet-Biedl, pourrait faire avancer la compréhension des mécanismes qui sous-tendent l'obésité en général. Leurs travaux sont publiés dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Le syndrome de Bardet-Biedl touche une personne sur 100.000. Il est caractérisée par une obésité précoce, une dégénérescence de la rétine de l'œil dès l'âge de 5-6 ans, une atteinte rénale, des anomalies au niveau des orteils et des doigts et parfois de troubles cognitifs (retard mental).
Les équipes de recherche des Drs Hélène Dollfus et Vincent Marion ont montré que l'altération des gènes responsables de ce syndrome entraîne une perturbation au niveau des cellules adipeuses elles-mêmes, entraînant le développement de l'obésité.
Les cellules adipeuses, ont-ils découvert, portent transitoirement un cil au cours de leur différenciation et celui-ci est défectueux chez les personnes atteintes du syndrome (1). Ce cil est associé aux voies de régulation du métabolisme des graisses. Son dysfonctionnement provoque une maturation anticipée des adipocytes qui leur donne une capacité prématurée d'accumuler les graisses et favoriser l'obésité.
" (...) ces travaux illustrent l'importance d'étudier les maladies rares pour explorer les mécanismes biologiques qui peuvent avoir des conséquences sur les maladies communes." notent les chercheurs.
(1) Les cils des cellules fonctionnent un peu comme des antennes, captant et transmettant des informations sur leur environnement. Les cils joue notamment un rôle dans la vision et dans le fonctionnement des reins, ce qui explique le déficit visuel et les anomalies rénales dans ce syndrome.
Psychomédia avec source:
Inserm