A partir du 1er mars en France, les publicités alimentaires devront comporter un message sanitaire, destiné à promouvoir une bonne alimentation et l'activité physique.

Les publicités à la télévision, à la radio, sur Internet et dans les média écrits, devront comporter un des quatre messages suivants: "Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas", "Evitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé", "Mangez au moins cinq fruits et légumes par jour" ou "Pratiquez une activité physique régulière".

Les entreprises qui dérogeraient à la règle devront s'acquitter d'une taxe de 1,5% du montant de leurs investissements publicitaires.

Pour l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir, il s'agit d'un coup d'épée dans l'eau.

D'une part, précise Olivier Andrault de l'association, parce que les nouvelles mesures ne limitent pas le nombre de publicités télévisuelles aux heures de grande écoute, or, c’est précisément à ces heures que les enfants sont les plus vulnérables. Ensuite, les messages seront à peine perçus, encore moins compris et que, des deux messages contradictoires ainsi délivrés, celui des publicités qui bénéficient d'importants budgets, l'emportera. (L'Express)

L'UFC a d'ailleurs "soumis à 704 personnes (dont la moitié d'enfants) une publicité pour des céréales Lion (qui contiennent 37% de sucre !) dans laquelle apparaissait le bandeau sanitaire. "48 % des personnes interrogées (dont 57 % des enfants) n'ont... "pas vu le message". L'enquêteur a alors repassé le spot publicitaire en montrant du doigt le message, qui défile sous forme de bandeau en bas de l'écran comme le prévoit la loi. Cette fois, 32 % des parents et 42 % des enfants disent avoir eu "des difficultés à le lire" parce que leur attention "est captée par les images de la pub" (37 % des réponses), parce que "les caractères sont trop petits" (32 %) ou qu'ils "défilent trop rapidement" (26 %). Pire. Quand on leur demande ce que signifie ce message sanitaire par rapport au produit présenté par la publicité, 66 % des personnes interrogées répondent que les céréales sont "équilibrées" ! Qu'elles contribuent, comme le dit le message, à une alimentation moins grasse et moins sucrée !" (Le Monde)

"Il faut savoir, précise M. Andrault, que 89% des spots publicitaires pour enfants portent sur des produits très gras, très salés et très sucrés. De plus, on sait de façon certaine que la publicité a une incidence sur le comportement alimentaire des enfants. Il faudrait tout simplement interdire les publicités pour les aliments les plus gras, les plus sucrés et les plus salés qui ciblent les enfants - que l’on définirait à l’aide d’une grille d’analyse, en cours d’élaboration par l’Afssa. Ce que recommandaient l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dès l’an 2000, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits alimentaires (Afssa) en 2004 et l’UFC-Que choisir en 2006. En cédant aux pressions du puissant lobby agroalimentaire, les députés et les sénateurs ont réellement manqué de courage politique." (L'Express)

Sources:
L'Express, 1er février 2007
L'Express, 28 février 2007
Le Monde, 28 février 2007

Pour vous exprimer sur ce sujet, visitez notre FORUM Perdre du poids sainement et Actualités