« En l'absence d'évaluation des risques à long terme
», la revue Prescrire conseille, dans son numéro de mars 2017, de dire « non à la nouvelle association à base d'estrogènes (Duavive°) commercialisée pour les femmes ménopausées
».
« La ménopause est souvent accompagnée par des symptômes gênants, tels que bouffées de chaleur et sécheresse vaginale notamment.
»
« L'expérience passée incite à la prudence, et à ne pas utiliser ce nouveau médicament sans évaluation correcte de ses effets indésirables prévisibles
», explique la revue :
«
Pendant plusieurs années, une supplémentation en estrogène a été proposée largement et imprudemment aux femmes autour de la ménopause. En 2002, un vaste essai comparatif a mis en évidence un excès d'effets indésirables cardiovasculaires graves et de cancers du sein chez les femmes ménopausées prenant une association estrogène + progestatif. La diminution de l'utilisation des estroprogestatifs chez les femmes ménopausées qui s'en est suivie, s'est accompagnée d'une diminution notable de l'incidence annuelle des cancers du sein.Quinze ans plus tard, l'Agence européenne du médicament a donné un avis favorable à l'autorisation de mise sur le marché de Duavive°, une association d'estrogènes + bazédoxifène (censé réduire certains effets indésirables des estrogènes), pour les femmes ménopausées non hystérectomisées.
L'analyse des 4 essais de l'évaluation de cette association montre qu'il n'est pas certain que le bazédoxifène réduise le risque de cancer de l'utérus lié aux estrogènes ; les risques de cancer du sein et les risques cardiovasculaires n'ont pas été évalués (recul insuffisant, nombre limité de femmes ayant reçu l'association aux dosages autorisés) ; la fréquence et l'intensité des bouffées de chaleur semblent réduites, mais il n'y a pas d'amélioration des symptômes vaginaux.
L'utilisation de traitements hormonaux par voie orale chez les femmes ménopausées expose à des effets indésirables graves, justifiant un emploi rare, seulement quand les symptômes sont très gênants, non soulagés par l'utilisation locale de gel lubrifiant ou hydratant, voire d'estrogène local en courte durée. »
« Les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes durent plus de 7 ans chez la moitié des femmes », rapportait la revue dans son numéro de mars 2016. Cette donnée constitue un élément de discussion « sur la pertinence ou non d'un traitement hormonal substitutif de la ménopause qui expose, entre autres, à des risques cardiovasculaires, et à des cancers du sein, dont la fréquence augmente avec la durée de traitement », soulignait-elle.
Pour plus d'informations sur la ménopause ainsi que sur le traitement hormonal, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : Prescrire.
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