Une nouvelle étude présentée au congrès annuel de l'Association Canadienne des Neurosciences aide à comprendre le phénomène de l'amnésie infantile, qui se manifeste par une absence de souvenirs à long-terme des événements qui se produisent durant les 2 ou 3 premières années de vie et peu de souvenirs pour les événements se produisant avant l'âge de 7 ans.
La formation de nouveaux neurones (un processus appelé neurogenèse) dans l'hippocampe, une région cérébrale qui joue un rôle important dans l'apprentissage et la mémoire, entraîne un oubli des vieux souvenirs en réorganisant les circuits existants du cerveau.
Selon Paul Frankland et Sheena Josselyn du Hospital for Sick Children (Toronto), cette réorganisation peut avoir pour effet positif d'effacer les anciens souvenirs, réduisant ainsi l'interférence et augmentant la capacité de nouveaux apprentissages.
Ils ont étudié la rétention des souvenirs chez de jeunes souris chez lesquelles les niveaux élevés habituels de neurogenèse dans l'hippocampe ont été supprimés (reproduisant ainsi la stabilité du circuit normalement observée chez les souris adultes), et chez les souris âgées chez lesquelles ils ont stimulé la neurogenèse (reproduisant ainsi les conditions normalement observées chez les souris plus jeunes).
Ils ont ainsi démontré un lien de causalité entre une diminution de la neurogenèse et une augmentation de la capacité de mémoire à long terme, et l'inverse, une diminution de la mémoire lorsque la neurogenèse augmente.
Psychomédia avec source: Canadian Association for Neuroscience. Tous droits réservés