Il faudrait renforcer l'encadrement de la délivrance des médicaments psychotropes pour éviter leur consommation abusive, leur détournement et leur trafic au même titre que les drogues illicites, selon une expertise collective de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) réalisée par un groupe pluridisciplinaire de 11 experts rendue publique jeudi.

Les principales classes de médicaments psychotropes sont les anxiolytiques, les somnifères (hypnotiques), les neuroleptiques (antipsychotiques), les antidépresseurs, les psychostimulants et les médicaments à base d’opiacés utilisés dans le traitement de la douleur.

Environ 18% des Français de 18-75 ans consommeraient au moins un médicament psychotrope au cours d'une année, selon l’enquête 2010 du Baromètre santé. Et près de 30% des usagers de drogues déclarent avoir consommé des médicaments psychotropes au cours du dernier mois.

Ces médicaments peuvent entraîner une dépendance, dont la prévalence est inconnue dans la population.

L'expertise propose de renforcer l'encadrement de la délivrance de ces médicaments notamment en expérimentant l'extension de l'utilisation des ordonnances sécurisées actuellement limitée à quelques médicaments psychotropes jugés "dangereux" et présentant "un risque d'abus majeur" comme la morphine ou la méthadone.

L'expertise préconise aussi l'encadrement des premières prescriptions d'hypnotiques (ou somnifères) et d'anxiolytiques, les médecins devant indiquer aux patients que lorsqu'ils commencent, ils doivent savoir quand ils vont s'arrêter.

Psychomédia avec sources: Inserm, Nouvel Observateur, Libération. Tous droits réservés.