L’Ordre des pharmaciens du Québec, en collaboration avec le Collège des médecins du Québec, l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires et l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec, a rendu publiques, ce lundi, les recommandations du comité sur les ruptures d’approvisionnement en médicaments.
Les pénuries de médicaments, estime le comité, "risquent de devenir de plus en plus fréquentes et d’être porteuses de conséquences graves pour la santé des Québécois si les correctifs proposés ne sont pas déployés rapidement
".
En se basant "sur les meilleures pratiques au niveau international
", le rapport formule 9 recommandations s'adressant spécifiquement au fédéral, au provincial, aux fabricants, aux distributeurs et aux pharmaciens afin de sécuriser l’approvisionnement en produits pharmaceutiques :
- Qu’une vision nationale et un plan d’action en matière d’accès aux médicaments essentiels soient développés par les ministres de la santé fédéral, provinciaux et territoriaux.
- Que Santé Canada adapte sa réglementation et ses programmes à la problématique des pénuries.
- Que les fabricants adoptent des pratiques responsables en matière de gestion des stocks et des comportements éthiques lors de pénuries.
- Qu’une législation exige des fabricants un préavis d’un an lorsque ceux-ci veulent mettre fin volontairement à la production d’un médicament. Le fabricant devra attendre l’accord des autorités avant de cesser la production d’un médicament essentiel ou à source unique
- Au niveau provincial, que le ministre de la santé désigne une entité ayant pour mandat de coordonner la gestion des ruptures et les informations nécessaires lors de ruptures de médicaments. "
Aux États-Unis, la FDA (Food and Drug Administration) agit comme entité de coordination, ce qui a permis de prévenir 38 ruptures en 2010, 195 en 2011 et, pour l’année 2012, 18 en date du 9 février
", mentionne le rapport. - Que les politiques gouvernementales fédérales et provinciales comportent des incitatifs à produire les médicaments en rupture ou moins rentables.
- Que les contrats d’achats et les ententes de remboursement prévoient des incitatifs à l’approvisionnement continu et pénalisent les ruptures d’approvisionnement.
- Que les distributeurs adoptent des pratiques de distribution et de gestion des stocks qui garantissent la sécurité de la chaîne d’approvisionnement et permettent de répondre à des besoins urgents ou prioritaires.
- Que les pharmaciens gèrent leur approvisionnement de façon responsable et facilitent l’usage équitable des médicaments disponibles. « En période de crise, la solidarité entre pharmaciens devient primordiale et que la collaboration doit dépasser le cadre des affiliations commerciales afin de faciliter l’usage équitable des médicaments disponibles », souligne Normand Bonin, président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP)
Illustration : Rapport Les ruptures d'approvisionnement en médicaments
Psychomédia avec sources: Ordre des pharmaciens du Québec, Radio-Canada. Tous droits réservés.