Les ruptures de stocks de médicaments dans les pharmacies sont en augmentation en France. Les pharmaciens se dépannent entre eux ou via les hôpitaux mais quand les pénuries se prolongent, elles peuvent avoir des conséquences pour les malades (parfois, il n'existe pas de médicament de substitution). Pouvoirs publics, laboratoires et distributeurs-grossistes se renvoient la responsabilité de la situation.

Mardi, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a dénoncé « les exportations parallèles » et les « quotas des laboratoires ». Qu'en est-il ? La Tribune et Le Figaro apportent des précisions.

En Europe, les prix des médicaments sont fixés nationalement. Ils sont par exemples jusqu'à 20 % plus élevés en Allemagne comparativement à la France et 10 % moins élevés en Espagne, en Italie ou en Grèce.

La plupart des médicaments sont vendus aux pharmacies par l'intermédiaire de grossistes répartiteurs. Ces derniers profitent, tout à fait légalement, des différences de prix entre les pays pour revendre plus cher à l'étranger des médicaments destinés au marché national.

De leur côté, pour éviter ce commerce, les industriels imposent en toute légalité des quotas sur près de 600 médicaments. «En vingt ans, la marge brute des grossistes est passée de 10,75% à 6% et c'est l'industrie pharmaceutique qui a empoché la différence», indique Serge Rader, pharmacien (Le Figaro). Et, « Pfizer, Lilly ou Roche imposent des quotas trop drastiques sur leurs médicaments les plus chers », estime Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (La Tribune).

Le ministre se dit prêt à légiférer si laboratoires et grossistes ne respectent pas leurs obligations.

La tribune. Le Figaro
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