Deux complications sont à craindre en cas de vague de chaleur (canicule) : le syndrome d’épuisement-déshydratation et le coup de chaleur. Certains médicaments peuvent aggraver ces complications.
Le syndrome d’épuisement-déshydratation apparaît en quelques jours. Les signes sont peu spécifiques : céphalées, nausées et vomissements, vertiges, pertes de connaissance, faiblesse musculaire accompagnée de crampes, hypotension, tachycardie et dyspnée.
« Le coup de chaleur résulte d’une défaillance aiguë de la thermorégulation et constitue une urgence médicale extrême car il est à la fois d’apparition très rapide (1 à 6 heures) et d’évolution fatale (en moins de 24 heures) s’il n’est pas rapidement pris en charge. Il associe une hyperthermie majeure et brutale (> 40°C) à des troubles neurologiques graves (délire, hallucinations, convulsions, coma). À ces signes peuvent s’ajouter un arrêt de la sudation, une hyperventilation, une tachycardie et une hypotension artérielle
», décrit l'Agence française du médicament.
Les sites Eurekasante (Vidal) et de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM, ex-Afssaps) dressent chacun une liste de familles de médicaments qui peuvent aggraver une déshydratation ou un coup de chaleur. Ces listes sont organisées différemment.
Le site Eurekasante (Vidal) dresse la liste suivante :
Les médicaments diurétiques.
Ils sont prescrits le plus souvent dans le traitement de l’hypertension artérielle et de certains troubles cardiaques.
Les médicaments qui peuvent perturber le fonctionnement des reins.
Ces médicaments sont principalement : les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et l’aspirine à dose antalgique (plus de 500 mg par jour), les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (utilisés dans le traitement de l’hypertension artérielle et de certains troubles cardiaques), les antibiotiques de la famille des sulfamides.
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Les médicaments qui empêchent l’élimination de la chaleur par le corps.
Les médicaments qui réduisent la transpiration.
On retrouve certains médicaments antidépresseurs, certains médicaments contre les allergies, certains médicaments contre la maladie de Parkinson, des médicaments antispasmodiques destinés à soulager l’incontinence urinaire, les neuroleptiques, et un médicament de la migraine (pizotifène) et des troubles du rythme cardiaque (disopyramide).
Les médicaments qui limitent la dilatation des vaisseaux sanguins de la peau.
Ces médicaments sont essentiellement des médicaments contre le rhume (contenant des vasoconstricteurs), l’hypotension orthostatique et la migraine.
Les médicaments qui perturbent la régulation de la température par le cerveau.
Ce sont les hormones thyroïdiennes, les neuroleptiques et certains antidépresseurs (voir également hyperthermie ci-dessous).
Les médicaments qui peuvent provoquer une hyperthermie.
Ces médicaments sont essentiellement des neuroleptiques, des antidépresseurs et des antimigraineux. De plus, un médicament de l’anxiété, la buspirone, peut avoir des effets similaires. Les neuroleptiques peuvent être la cause d’une perturbation de la régulation de la température corporelle, le syndrome malin des neuroleptiques, qui constitue une urgence médicale.
Les médicaments qui réduisent la pression artérielle.
Ce sont essentiellement des médicaments contre l’hypertension artérielle et contre l’angine de poitrine (angor).
Pour plus d'informations, voyez sur le site d'Eurekasanté : Les médicaments qui peuvent aggraver une déshydratation ou un coup de chaleur.
De son côté, l'ANSM liste :
Les médicaments susceptibles d’aggraver le syndrome d’épuisement — déshydratation et le coup de chaleur.
Plusieurs catégories de médicaments font partie de ceux-ci : notamment les diurétiques, tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les anti-arythmiques, les anti-épileptiques, certains hypoglycémiants oraux (biguanides et sulfamides hypoglycémiants), les hypocholestérolémiants (statines et fibrates) et plusieurs autres.
Les médicaments pouvant induire une hyperthermie.
Les neuroleptiques (médicaments antipsychotiques) et plusieurs types d'antidépresseurs font partie de cette catégorie.
Les médicaments pouvant indirectement aggraver les effets de la chaleur.
Font partie de cette catégorie, les médicaments pouvant abaisser la pression artérielle, notamment tous les médicaments anti-hypertenseurs et les antiangineux, et tous les médicaments agissant sur la vigilance (pouvant altérer les facultés à se défendre contre la chaleur).
Pour plus d'informations, voyez sur le site de l'ANSM (juin 2015) : Mise au point sur le bon usage des médicaments en cas de vague de chaleur. Afin de vérifier si vos médicaments en font partie, il vous faudra connaître à quelle famille ils appartiennent (un pharmacien ou une recherche sur internet peut fournir cette information).
Psychomédia avec sources : Afssaps, EurekaSanté.
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