Plus de 3 Français sur 4 (77 %) estiment que le Mediator n'est « pas un cas exceptionnel, limité à ce médicament », mais bien « une défaillance globale du système », selon un sondage TNS-Sofres, « Les Français et les médicaments », réalisé pour la Mutualité française. En janvier, ils étaient 69 % à avoir cette opinion. Et, 2 Français sur 3 (63 %) ne font pas confiance aux pouvoirs publics pour éviter des affaires similaires au Mediator.

84 % jugent que les patients sont insuffisamment informés. Pour cette information, ils sont seulement 57 % à faire confiance à leur pharmacien et 55 % à leur médecin.

Ils sont près de la moitié à être d'accord avec les propositions de la Mutualité qu'il serait utile de mieux contrôler les promotions et les pubs des labos (55%); de faire le bilan scientifique de chaque médicament tous les cinq ans (55%) et de créer un site Internet d'information sur les médicaments (55%). Ils sont d'accord avec l'idée de réduire l'influence des labos sur les médecins et pharmaciens (87%), mais 40 % à penser qu'elle n'est pas réaliste.

L'opinion publique "a compris que ceux qui considèrent le Mediator comme un cas exceptionnel sont ceux qui ne veulent rien changer. Nous verrons bien si les pouvoirs publics ont le même bon sens que les Français", commente Étienne Caniard, président de la Mutualité française.

Ce dernier participe, le 10 mai, à une conférence-débat organisée par la Mutualité Française à Nantes sur le thème "Médicaments : ce qui doit changer !".

Il propose notamment que l’autorisation de mise sur le marché (AMM), soit réservée aux médicaments dont l’efficacité est avérée par rapport à ceux déjà existants et de "surveiller davantage les prescriptions". "Il n’y a pas que le Mediator. Énormément de produits sont prescrits hors des indications originelles, pour d’autres usages, avec des risques majeurs", souligne-t-il.

Les médecins doivent-ils payer pour l’indemnisation du Mediator ? Pour Etienne Caniard, "les poursuites devraient rester exceptionnelles", sauf "dans le cas manifeste d’abus, qui ont pu mettre en danger la santé des patients".

  • En mars dernier, des spécialistes de la Mutualité Française ainsi que les pharmaciens et médecins de la revue Prescrire avaient participé à l'élaboration d'une liste de 13 médicaments dangereux à bannir.

La Mutualité Française rassemble près de 600 mutuelles santé qui couvrent 38 millions de personnes (6 Français sur 10). Les mutuelles sont des organismes à but non lucratif. La Mutualité Française a créé Priorité santé mutualiste, un service d’information, d’aide à l’orientation et de soutien sur des questions de santé.

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