À l'occasion de la Journée mondiale de la Santé 2011, le message que veut faire passer l'Organisation mondiale de la santé (OMS) "est fort et clair": l'humanité est sur le point de perdre des médicaments miracles qui ont amélioré la condition humaine de façon spectaculaire et amené un véritable bond de l’espérance de vie.
Ces médicaments sont les antimicrobiens dont les antibiotiques. À l’arrivée des premiers antibiotiques dans les années 1940, ils étaient en effet qualifiés de «médicaments miracles», merveilles de la médecine moderne, ce qu’ils étaient, commente un communiqué de l'organisation qui présente, à l'occasion de cette journée, une politique de lutte contre la résistance antimicrobienne.
"Nous avons supposé que ces traitements miracles dureraient toujours, pensant que les médicaments les plus anciens, s’ils échouaient, seraient remplacés par de meilleurs médicaments plus puissants. Or ce n’est pas du tout à cette évolution que nous assistons": "La vitesse à laquelle nous perdons ces médicaments dépasse de loin celle à laquelle nous en mettons au point de nouveaux. En réalité, le filon de la recherche et développement de nouveaux antimicrobiens s’est pratiquement tari", peut-on lire dans le communiqué.
Les antimicrobiens, médicaments pour traiter les infections provoquées par des micro-organismes – bactéries, champignons, parasites et virus - comprennent les antibiotiques, les agents chimiothérapeutiques, les antifongiques, les antiparasitaires et les antiviraux.
"Si les «super bactéries» que l’on rencontre dans les hôpitaux font les gros titres des journaux", ils "ne sont que l’expression extrême d’un phénomène beaucoup plus large et plus inquiétant."
La résistance aux antimicrobiens n’est pas un problème nouveau mais il devient plus aigu et plus dangereux. L’apparition d’une résistance est un processus biologique naturel qui survient tôt ou tard pour tout médicament antimicrobien. L’utilisation d’un tel médicament contraint les microbes à s’adapter ou à mourir selon le phénomène connu comme la «pression de sélection». Les microbes qui s’adaptent et qui survivent sont porteurs de gènes de résistance qui peuvent être transmis d’une personne à l’autre et se propager rapidement partout dans le monde. Ce processus naturel a été largement accéléré et amplifié par un certain nombre de pratiques et l’échec de certaines politiques.
En France, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) publie, à l'occasion de cette journée, un rapport selon lequel la consommation d'antibiotiques reste toujours trop élevée. Après une diminution globale entre 2000 et 2008, la consommation est repartie à la hausse en 2009; des bactéries multi-résistantes sont à la hausse et de nouvelles souches résistantes émergent pour lesquelles les solutions thérapeutiques se réduisent.
- Pour plus d'informations, visiter la page de la Journée mondiale de la santé 2011 sur le site de l'OMS.
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