Les médicaments génériques sont-ils aussi efficaces que les médicaments de marque ?
Plusieurs croient qu'il s'agit de copies au rabais, moins actives ou avec davantage d'effets secondaires que les médicaments de marque. Un avis partagé par une partie du corps médical.
Les génériques sont des copies moins chères de médicaments dont le brevet est tombé dans le domaine public.
Les médecins réticents aux génériques, qui ont relancé récemment le débat en France, soulignent que les études nécessaires pour la mise sur le marché des copies sont moins poussées que celles requises pour le médicament original. Les génériques, rappellent les auteurs de l'étude, sont approuvés sur la base d'une vérification de l'équivalence biochimique plutôt que d'essais cliniques.
Cependant, l'efficacité et la tolérance des génériques sont aussi bonnes que celles des médicaments de marque, concluent, dans le Journal of the American Medical Association (Jama), des chercheurs américains qui ont analysé toutes les études publiées sur le sujet au cours des 25 dernières années dans le domaine de la cardiologie. L'équivalence biochimique se traduit par une équivalence d'efficacité clinique, confirme leur étude.
Le Dr Aaron Kesselheim de l'Université Harvard et ses collègues ont identifié 38 études cliniques portant sur 9 médicaments cardiovasculaires dont les participants étaient assignés au hasard à un groupe prenant un générique ou un groupe prenant un médicament de marque.
Les deux types de médicaments étaient aussi performants dans 7 essais concernant des bêtabloquants et des antihypertenseurs, dans 3 essais concernant les antiagrégants plaquettaires (qui facilitent la fluidité sanguine) et dans 2 essais concernant les statines.
Pour les diurétiques (antihypertenseurs), 1 étude sur 11 était défavorable aux génériques alors que pour les inhibiteurs calciques (antihypertenseurs) 2 sur 7 étaient défavorables.
Quant aux médicaments à index thérapeutique étroit (dont la marge entre dose active et dose toxique est faible), comme la warfarine (un anticoagulant) et certains antiarythmiques, génériques et produits de marque étaient parfaitement équivalents.
Les auteurs s'étonnent que les articles d'opinion et éditoriaux des revues médicales soient si souvent (53 %) défavorables aux génériques en l'absence de preuve de différence de qualité.
Cette négativité disproportionnée peut venir de données anecdotiques, disent les auteurs, de liens financiers entre les auteurs de ces articles et les compagnies pharmaceutiques ou de l'influence des publicités (les médicaments génériques ne sont pas publicisés).
Psychomédia avec sources : Le Figaro, Medscape, Scientific American.
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