Dans un communiqué publié mardi le 25 septembre, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir dénonce les prescriptions médicales irrationnellement coûteuses.
"Au terme d'une longue analyse", peut-on lire dans le communiqué, l'UFC-Que Choisir a retracé l'évolution des dépenses de trois classes de médicaments très utilisés depuis 2002.
L'analyse détaillée par classe:
- Classe des "IPP" (Inhibiteur de la pompe à protons : catégorie de médicaments qui bloquent la sécrétion acide de l'estomac, anti-ulcéreux):
"Dès 2001, les laboratoires ont contourné l'arrivée des génériques en 2002 en incitant les médecins de ville à prescrire un nouveau médicament (l'Inexium) dont les ventes se sont fortement accélérées. Or, ce médicament non génériquable, non innovant et pas plus efficace, est en revanche plus coûteux pour la collectivité. Gâchis : 303 millions d' euro entre 2002 et 2006."
- Classe des "AINS" (anti-inflammatoires non stéroïdiens, ex. aspirine et ibuprofène):
"Les médecins ont préféré prescrire en masse l'ART 50 alors même que son efficacité est jugée inférieure à d'autres médicaments pourtant plus efficaces et moins coûteux pour la collectivité. Gâchis : 222 millions d' euro entre 2002 et 2006."
- Classes « Sartans » et « IEC » (antihypertension artérielle):
"La prescription est doublement irrationnelle : les dépenses progressent de 54 % entre 2002 et 2006 alors que rien n'indique une augmentation de la population cible, ou une meilleure prise en charge des malades. Enfin, les médecins ont préféré prescrire les « Sartans » au détriment des « IEC » alors même qu'ils sont, selon deux études de référence, moins efficaces et plus coûteux pour la collectivité. Gâchis : 125 millions d' euro entre 2002 et 2006."
Selon l'association, "les laboratoires pharmaceutiques ont, notamment par leurs visiteurs médicaux, façonné l'information des médecins."
"C'est pourquoi, l'UFC-Que Choisir propose la création d'un corps de 1.700 visiteurs médicaux (en remplacement des délégués de l'assurance maladie) sous la responsabilité de la Haute Autorité de Santé et financés pour moitié par les laboratoires.
Tant qu'aucune mesure ne sera prise pour stopper ces gâchis, l'UFC-Que Choisir estime qu'il serait inéquitable et injuste d'envisager des mesures supportées par les usagers du système de soins."
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