Les médecins ont trop souvent recours à la scanographie et cette utilisation abusive exposent les malades à des radiations ionisantes qui augmentent le risque de cancer, selon un article publié dans The New England Journal of Medicine.
La scanographie ou tomodensitométrie (computed tomographic, CT scanning) est à distinguer de la radiographie conventionnelle et de l'imagerie par résonance magnétique (IRM).
La chercheuse et ses collègues ont calculé que le risque de développer un cancer chez certains groupes de patients pour certains scans est aussi élevé que 1 sur 80, «un risque inacceptable, étant donné la possibilité d'arriver à un diagnostic avec des doses moindres».
Ces scanners produisent des images en trois dimensions en combinant les données fournies par un balayage aux rayons X. Le perfectionnement technique des scanners, qui se traduit par une rapidité accrue de production des images, a été rendue possible par une augmentation des doses administrées. Mais leur usage est resté largement non réglementé, indique la chercheuse.
Il existe peu ou pas de directives concernant l'utilisation de ces appareils, et, par conséquent, celle-ci varie grandement, reflétant les préférences des médecins et la promotion effectuée par les fabricants de ces appareils, plutôt que les données scientifiques montrant qu'elle a un impact positif sur l'issue clinique, écrit-elle.
Elle impute en partie l'utilisation abusive (prescription à outrance et administration de doses excessives) à la méconnaissance des médecins des risques inhérents aux radiations ionisantes.
Elle recommande que:
- les doses de rayonnement utilisées soient réduites, compte tenu que des études ont montré qu'une réduction de 50 %, voire plus, de la dose ne diminue en rien la précision du diagnostic;
- des niveaux de référence pour le diagnostic soit établis sur la base de l'issue de la maladie et la sécurité du patient, et non sur la meilleure qualité des images, si cette qualité accrue n'améliore pas l'issue de la maladie;
- la dose de rayonnement que reçoit une personne lors d'un examen soit inscrite à son dossier afin de permettre un suivi au cours de sa vie;
- le nombre de scanographies pratiquées en clinique soit réduit, car dans plusieurs cas, il est peu probable que ces examens améliorent la santé des patients ou appuient la décision clinique.
Une étude, publiée dans les Archives of Internal Medicine en 2009, menée par Amy Berrington de Gonzalez de l'Université John Hopkins, montrait que les 72 millions de scanners réalisés aux États-Unis en 2007 provoqueront 29000 cancers supplémentaires. Ces cancers apparaîtront 20 à 30 ans après la procédure.
(1) Quant à l'IRM, elle fait appel à un champ magnétique et à des ondes radioélectriques. L’IRM ne semblerait pas avoir d’effets secondaires nuisibles (Ministère de la Santé et des Soins de longue durée d'Ontario).
Psychomédia avec sources:
Le Devoir, Medpage Today