Un test d'ADN, commercialisé sur internet par la société britannique DNA Worldwide depuis avril dernier, permettrait de connaître le sexe du fœtus six semaines après le début de la grossesse.

Appelé "Pink or Blue", le kit permet à la femme enceinte de prélever une goutte de sang sur un doigt et de la renvoyer au laboratoire de la société.

Celui-ci recherche alors la présence d'ADN fœtal dans le sang : si le chromosome Y est identifié, le bébé est un garçon ; s'il est absent, le bébé est une fille.

Les résultats sont communiqués au bout de deux semaines pour le "kit de base" à 279,28 euros et d'une semaine seulement pour le "kit express" à 352,79 euros. Les tests sont fiables à 99% selon DNA Worldwide, qui propose un remboursement en cas d'erreur. Certains experts ont toutefois des doutes sur cette fiabilité.

La disponibilité de tels tests fait craindre les IVG (avortements) sélectifs et d'éventuels déséquilibres démographiques qui pourraient en découler.

DNA Worldwide précise que ses services ne sont pas disponibles en Inde et en Chine, deux pays où se pratiquent des avortements lorsque le bébé est une fille.

En France, la loi interdit le diagnostic biologique prénatal du sexe de l'enfant à moins de risque de transmettre une maladie génétique. Ce diagnostic ne peut être effectué que dans des centres spécialisés placés sous le contrôle de l'Agence de biomédecine.

Ce test de dépistage ne peut donc être autorisé en France. Toutefois rien ne sera fait pour interdire l'accès via Internet selon l'Agence de biomédecine.

Selon Laurent Toulemon de l'INED, "la question est plus politique que démographique". En France, le sexe ratio s'établit à la naissance à 105,3 garçons pour 100 filles, ce qui correspond à la constante biologique humaine. L'analyse des données de recensement ne met pas en évidence d'avortements liés au sexe. Par ailleurs, la préférence pour un garçon ou une fille se serait équilibrée, malgré des différences entre catégories sociales. (Le Monde, mai 2007)

Sources:
LCI.fr
Le Monde